Bricoler l'utopie : expérimenter d'autres manières de vivre dans la moyenne montagne ariégeoise
Auteur / Autrice : | Benjamin Dubertrand |
Direction : | Nicolas Adell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anthropologie sociale et historique |
Date : | Soutenance le 09/12/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Temps, Espaces, Sociétés, Cultures (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire interdisciplinaire Solidarités, sociétés, territoires (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : François Purseigle |
Examinateurs / Examinatrices : Nicolas Adell, Chantal Crenn, Vanessa Manceron, Nathalie Bonini | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Chantal Crenn, Agnès Jeanjean |
Résumé
Ce travail s’intéresse à des individus qui cherchent à expérimenter des manières de vivre alternatives, en milieu rural français, particulièrement dans la moyenne montagne ariégeoise. L’enquête ethnographique s’est plus exactement déroulée dans les hameaux et vallées adjacentes au village de Massat, épicentre de la première vague d’immigration utopique des années 1970 en Ariège et qui reste, encore aujourd’hui, en partie attaché à cet imaginaire.Ces expériences renvoient à une série de pratiques et de discours plus ou moins radicaux qui réinterrogent à différents degrés les manières contemporaines d’habiter, de travailler ou de consommer et donc l'ensemble des rapports sociaux par lesquels celles-ci a médiatisées. Cette recherche d’alternative n'aboutit toutefois pas à la création d’un contre- modèle de société comme celui des premières communautés utopiques ou de certains groupes actuels mais davantage à une effervescence de bricolages aux marges, dans les interstices du système. Ces bricolages utopiques visent à tenter de dégager des micro-espaces d’autonomie et de faire avec (au sens de Michel de Certeau) la société. De ce point de vue, ces expériences peuvent être appréhendées comme des « utopies concrètes » en tensions permanentes entre des velléités utopiques et de nombreuses contraintes normatives. Surtout, malgré une relative hétérogénéité apparente, ces différentes démarches trouvent une certaine unité dans le fait qu’elles s'inscrivent toutes à différents degrés dans l’expérimentation d'une « vie autre » plus écologique et plus autonome et donc dans une même économie morale. Celle-ci apparait avant tout basée sur une réappropriation du corps comme source de capacités et le développement d’un autre rapport sensible à l’environnement.