L'influence translinguistique de la L2 sur la L1 : le cas des extensions sémantiques chez des bilingues tardifs espagnol-français en situation d’immersion
Auteur / Autrice : | Lyanne Silena del Carmen Ahumada Ebratt |
Direction : | Barbara Köpke |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences du langage |
Date : | Soutenance le 26/11/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Comportement, Langage, Éducation, Socialisation, Cognition (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de NeuroPsychoLinguistique (Toulouse ; 2007-...) |
Jury : | Président / Présidente : Cyrille Granget |
Examinateurs / Examinatrices : Xavier Aparicio | |
Rapporteur / Rapporteuse : Monika S Schmid, María Matesanz del Barrio |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’influence de la L1 sur la L2 est un phénomène largement étudié dans le domaine du bilinguisme, contrairement à l’influence de la L2 sur la L1. Nous proposons l’étude des extensions sémantiques (SE) comme phénomène illustrant ce dernier cas chez les bilingues tardifs espagnols-français. Nous comparons un groupe de bilingues tardifs en immersion en France (durée moyenne d’immersion = 4,6 ans) avec un groupe de monolingues colombiens (naïfs en L2 français). Ils ont accompli une série de tâches expérimentales visant à étudier les SE 1) en production, via une tâche de complétion de phrases, 2) en reconnaissance de mots, avec une tâche de décision lexicale et 3) en compréhension, avec une tâche de jugement d’acceptabilité. Nous faisons l’hypothèse que, contrairement à ce qui est préconisé par la littérature, les SE seraient le résultat d’un transfert au niveau du lexème (concernant l'information phonologique et orthographique des mots) et non exclusivement le résultat d’un transfert au niveau du lemme (au niveau des liens sémantiques et syntaxiques entre deux ou plusieurs lemmes). Nous postulons donc que la compétition formelle entre les langues joue également un rôle au moment du transfert lexical. Notre matériel linguistique oppose deux facteurs psycholinguistiques : la densité du voisinage et la taille de la famille morphologique des mots en L1 et en L2. Ces variables sont présentées dans différentes conditions expérimentales en opposant des associations au niveau de la forme et des liens sémantiques des mots. Les résultats en production orale montrent quelques SE et d’autres transferts lemmatiques et lexemiques. Les résultats en décision lexicale valident notre hypothèse selon laquelle les bilingues seraient sensibles aux stimuli de la L2. Un effet facilitateur apparaît ici pour les stimuli à voisinage dense en L2, révélant ainsi un transfert au niveau du lexème. Ces résultats suggèrent une coactivation des langues chez les bilingues en reconnaissance de mots et en production. En revanche, en compréhension, les bilingues adoptent un mode monolingue dans leurs évaluations des SE. Nous concluons que les SE permettent d’illustrer l’influence de la L2 sur la L1 chez le bilingue tardif espagnol-français.