Thèse soutenue

L'intime à l'écran : les séries télévisées britanniques et américaines et la fabrique de la féminité

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Auteur / Autrice : Laura Benoit
Direction : Laurent Mellet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anglais
Date : Soutenance le 06/11/2020
Etablissement(s) : Toulouse 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre for anglophone studies (Toulouse ; 1991-....)
Jury : Président / Présidente : Sébastien Lefait
Examinateurs / Examinatrices : Laurent Mellet, Shannon Wells-Lassagne, Ariane Hudelet, Ronan Ludot-Vlasak
Rapporteurs / Rapporteuses : Sébastien Lefait, Shannon Wells-Lassagne

Résumé

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Des billets de blogs aux travaux critiques, jusqu’à la conception de récits de fanfiction, qui viennent prolonger le récit sériel, la forme sérielle s’établit depuis les années 1990 comme un dispositif culturel de masse. L’utilisation des costumes de The Handmaid’s Tale pour des manifestations dans le monde a également prouvé l’efficacité politique des séries, grâce à l’emprunt de leur imagerie dans les mouvements politiques contemporains. Ce travail a pour but de prouver que l’efficacité politique des séries réside avant tout dans leur organisation esthétique. La manière dont elles mettent en visibilité les corps, et découpent des capacités et des incapacités dans le monde sensible qu’elles ont créé, nous renseigne sur leur dimension intrinsèquement politique. L’étude du genre féminin dans les séries Black Mirror, Mad Men, Orange is the New Black, The Handmaid’s Tale, This is England et Top of the Lake permet de montrer que la série est le lieu d’une exploration politique. Les conceptions de la féminité varient selon les univers diégétiques, et se traduisent par un découpage des espaces et des temps fictionnels singulier, révélant ainsi que le médium sériel est le lieu de la construction et de la déconstruction des identités de genre. La série s’érige en fabrique de la féminité, puisque les personnages féminins se distinguent à l’écran selon des modalités qui expriment toujours des choix créatifs et politiques. Face aux limitations intra-diégétiques ou métafictionnelles qui pèsent sur le genre féminin, le geste ou la relation intimes viennent faire dissidence. L’établissement de relations qui ne sont pas régies par les règles des univers diégétiques autorise en effet une interchangeabilité des postures genrées. L’efficacité politique des séries du corpus tient alors à leurs capacités esthétiques à proposer de nouvelles versions de la féminité.