Auteur / Autrice : | Daeseung Park |
Direction : | Guillaume Sibertin-Blanc, Marc Maesschalck |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 14/01/2020 |
Etablissement(s) : | Toulouse 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues, Philosophie, Communication (Toulouse) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Équipe de recherche sur les rationalités philosophiques et les savoirs (Toulouse) |
Jury : | Président / Présidente : Jean-Christophe Goddard |
Examinateurs / Examinatrices : Guillaume Sibertin-Blanc, Marc Maesschalck, Louis Carré, Ninon Grangé, Édouard Delruelle | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Louis Carré, Ninon Grangé |
Mots clés
Résumé
La présente thèse se propose d’examiner les éléments de la stratégie d’émancipation dans la perspective guattaro-deleuzienne de la minorité. L’enjeu est de montrer comment le « devenir-minoritaire » élaboré dans Mille plateaux opère comme « stratégie minoritaire » révolutionnaire. L’opposé de celle-ci est la « stratégie majoritaire » que représente la théorie de Gramsci sur l’« hégémonie ». Afin de définir ces deux stratégies et de formuler leur « antinomie », nous prenons d’abord la réflexion de Balibar sur les « stratégies de civilité » pour guide de la recherche. Cette thèse a trois moments. La Première partie porte sur le concept de « stratégie » : du 12ᵉ des Mile plateaux sur la « machine de guerre », nous dégageons le concept de « pure stratégie » qui distingue les deux stratégies au niveau du concept de stratégie. Dans la Deuxième partie, la théorie gramscienne de la subalternité et du « bloc historique » est traduite en perspective guattaro-deleuzienne, si bien que nous concevons la subalternité et la minorité comme constituant un « bloc de devenir ». Il s’avère ainsi que la stratégie gramscienne est constituée par un double mouvement de l’hégémonie et du devenir-subalterne. Cette traduction nous permet de percevoir le rapport entre les deux stratégies comme une coexistence antinomique. Il y a d’abord une impossibilité d’articuler entre celles-ci : un groupe social mineur déclarerait dans la stratégie majoritaire que « nous sommes tous humains », tandis que la puissance révolutionnaire de la stratégie minoritaire consiste à affirmer que « nous ne sommes pas humains, vous ne l’êtes pas non plus, et on devient tous sauvage, animal, inhumain et moléculaire ». Toutefois, ces deux stratégies antinomiques coexistent dans les luttes actuelles des minorités contre l’axiomatique capitaliste mondiale. Enfin, Il s’agit dans la Troisième partie d’examiner les problèmes qui se posent dans cette coexistence.