Le crime et le pardon : les lettres de rémission des ducs de Lorraine (1473-1633)
Auteur / Autrice : | Emmanuel Gerardin |
Direction : | Antoine Follain |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire |
Date : | Soutenance le 09/10/2020 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Arts, civilisation et histoire de l'Europe (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Reynald Abad |
Examinateurs / Examinatrices : Michel Nassiet, Xavier Rousseaux, Diane Roussel | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Marie Houllemare, Jérôme Luther Viret |
Mots clés
Résumé
La justice de la première modernité reposait autant sur la punition du crime que sur la miséricorde. Dans l’espace francophone, le pardon judiciaire prenait depuis la fin du Moyen Âge la forme des lettres de rémission. Une série presque continue de près de 3000 copies en a été conservée dans les registres des lettres patentes des ducs de Lorraine entre le règne de René II (1473-1508) et l’occupation des armées françaises en 1633. Réponses à des requêtes qui émanaient de toute la société, elles mobilisaient le travail des plus hautes institutions de l’État. Par ce moyen les ducs dispensaient leur grâce : ils pardonnaient certains crimes, annulaient les procédures judiciaires en cours, assuraient la réintégration des bénéficiaires dans la société, favorisaient la réconciliation des parties et le retour à la paix civile. L’historiographie, en constant renouvellement, invite à réfléchir sur le rapport que les lettres de rémission construisent entre la justice princière et la société. Ce n’est plus seulement le paradigme de la naissance de l’État moderne qui est interrogé mais l’ensemble des moyens mis en œuvre par la société pour tenter de juguler les conflits qui la traversent. Cette thèse se propose donc d’analyser les modalités de régulation de la violence par l’exercice du pardon judiciaire durant la première modernité lorraine.