Thèse soutenue

Le vécu du deuil post-traumatique chez l’enfant haïtien témoin du tremblement de terre du 12 janvier 2010

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Auteur / Autrice : Marie Ngo Nkana
Direction : Hossaïn Bendahman
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie clinique
Date : Soutenance le 25/09/2020
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Subjectivité, lien social et modernité (Strasbourg ; 1999-...)
Jury : Président / Présidente : Ahmed Ahami
Examinateurs / Examinatrices : Claire Metz, Malika Bennabi
Rapporteur / Rapporteuse : Ahmed Ahami, Mohamed Lahlou

Résumé

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Confrontés au tremblement de terre du 12 janvier 2010 et ayant perdu un proche significatif durant la survenue de la catastrophe naturelle, cinq ans après cette dernière, quel est le devenir psychique, en termes d’expériences subjectives du deuil post-traumatique chez les enfants haïtiens restés dans leur pays ? Objectif. Cette recherche prospective a pour visée le repère post-événement du vécu psychique et psychologique du deuil dans son rapport au traumatisme, en vue de proposer des pistes de réflexion pour la mise en place de dispositifs permettant une prise en charge adaptée des enfants, à moyen et long terme en Haïti. Matériel et méthode. Nous avons fait usage du dessin de famille, du test des trois dessins suivi d’entretiens de recherche, du test projectif qu’est le TAT et d’un questionnaire portant sur la perte d’un proche. Cinq ans après le séisme du 12 janvier 2010, nous sommes allés à la rencontre d’enfants haïtiens âgés de 9 à 13 ans. Résultats. Cinq ans après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, les enfants haïtiens qui ont perdu un proche tout en ayant manqué eux-mêmes de mourir au cours de ce séisme vivent majoritairement un deuil difficile – 15 enfants sur les 20 rencontrés –. En outre, les préoccupations des enfants vivants à la crèche, une sorte d’orphelinat, sont davantage centrées sur la problématique familiale que sur l’événement catastrophique lui-même. Les dessins leurres sont l’une des productions graphiques privilégiées par ces enfants. Ils dessinent strictement des personnages incarnant la famille (parents, fratrie, amis) ou des personnages isolés. Enfin, cinq ans après la perte de l’être cher, les procédés d’élaboration du discours généralement utilisés par les enfants haïtiens qui vivent un deuil post-traumatique relèvent majoritairement du registre de la série C : évitement du conflit. Ce recueil de données nous invite à être vigilant, car quelques années après le séisme de 2010, il s’avère que des enfants sont aux prises avec des tourments qui nécessitent que l’on s’y penche.