Thèse soutenue

L'agir au féminin : mise en jeu du corps et impossible identification sexuelle

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Auteur / Autrice : Nadine Bahi
Direction : Laure Razon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychopathologie clinique
Date : Soutenance le 30/06/2020
Etablissement(s) : Strasbourg
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences humaines et sociales – Perspectives européennes (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Subjectivité, lien social et modernité (Strasbourg ; 1999-...)
Jury : Président / Présidente : Denis Mellier
Examinateurs / Examinatrices : Liliane Goldsztaub
Rapporteurs / Rapporteuses : Denis Mellier, Alain Vanier

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Cette thèse porte sur le recours aux agirs et les difficultés d' identifications chez certaines femmes. L'hypothèse est une mise en jeu du corps pour pallier une impossible identification sexuelle. A partir des théorisations freudiennes et lacaniennes sur l'angoisse et la pulsion, les concepts d '«agieren » (agirs), acting et passage à l'acte sont revisités et interrogés au regard de l'inhibition et du symptôme. La notion d'acte pulsionnel est proposée comme agir en-deçà de la dynamique désirante, hors processus de symbolisation. Le féminin est étudié dans le champ freudien, à partir de la construction sexuelle et oedipienne. Les fantasmes, les enjeux des destins des pulsions (position passive, rapport à l 'autre) sont spécifiés. Le féminin est caractérisé par la possibilité de pulsions à buts passifs. Une reprise de certains travaux d Hélène Deutsch souligne l 'existence de fantasmes spécifiques et la place particulière du masochisme. La castration, le type de jouissance et les formules de la sexuation de Lacan mettent en évidence l'impossible de l'identité femme, et le rapport au phallus des sujets sous la bannière femme. Le féminin est spécifié par la jouissance autre (que phallique) qui est hors langage et ne peut de ce fait se transmettre. La nécessité d 'une construction subjective au une par une est posée. A partir du concept de ravage de Lessana concernant la relation mère-fille est explicitée. L 'impossible transmission du féminin, et le corps comme lieu du féminin. L'hypothèse d'un clivage du moi structural chez les sujets ayant accès à la position féminine est proposée. Le matériel de recherche est constitué de cinq cas de femmes dans une mise en jeu particulière de leur corps. Deux sont dans des agirs qui impliquent le corps propre (boulimie, violence), une subit des atteintes de son corps, une est en proie à une extrême tension corporelle et la dernière offre son corps à tatouer. La discussion porte sur l'imaginaire spéculaire et a-spéculaire, sur l'idéal du moi, sur la mobilisation de l'image du corps pour assurer le sentiment d'existence et sur le masochisme pour maintenir l'intrication pulsionnelle. La femme a deux images du corps génitales : une spéculaire et une a-spéculaire. La première renvoie au rien, la deuxième à des éprouvés. Cette contradiction produit des difficultés narcissiques et un investissement particulier de la pulsion scopique. Le regard du père est primordial dans le devenir femme. Des agirs qui mobilisent des images inconscientes du corps peuvent être une solution de recours lorsque le sentiment d'existence vacille. Les questions d'une analogie avec la forclusion du mécanisme d'identification et de la place du déni sont posées dans les perspectives.