Thèse soutenue

Écritures du Goulag : du témoignage à l'expérience contemporaine (Varlam Chalamov, Jacques Rossi, Sergueï Lebedev)

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Auteur / Autrice : Julie Gerber
Direction : Tatiana VictoroffЕлена Николаевна Эртнер
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature générale et comparée
Date : Soutenance le 02/10/2020
Etablissement(s) : Strasbourg en cotutelle avec Université d'Etat de Tioumen (Russie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Configurations littéraires (Strasbourg)
Jury : Président / Présidente : Georges Nivat
Rapporteurs / Rapporteuses : Luba Jurgenson, Philippe Mesnard

Résumé

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Ce travail met en relation un roman de fiction postmémoriel, La Limite de l'oubli de Sergueï Lebedev (2011), avec deux témoignages sur le Goulag : les Récits de la Kolyma de Varlam Chalamov (1978) et Qu'elle était belle, cette utopie ! (2000) de Jacques Rossi. Sergueï Lebedev se considère comme l'« héritier » d'une mémoire transmise par les témoignages littéraires. L'enjeu est de mettre en lumière le processus dynamique par lequel une nouvelle œuvre réinterprète les œuvres du passé et reconstruit l'expérience relatée par les témoins avec les outils littéraires de son époque. La thèse se constitue de trois grandes parties. La première définit la place de l'héritier et celle du témoin. Elle s'intéresse aux stratégies mises en oeuvre pour dépasser les difficultés liées au langage pour restituer ou reconstituer l'expérience concentrationnaire , comme le dessin et la photographie. La deuxième partie porte sur l'expérience de la souffrance dans les récits testimoniaux et mémoriels. Elle met en évidence les représentations du corps souffrant, les rapports entre corps et mémoire et l’angoisse métaphysique générée chez le narrateur contemporain par le « souvenir » de la violence extrême. La troisième partie considère ces textes en tant que catabases littéraires. La récupération postmémorielle du topos de l’enfer et d’autres références mythologiques est analysée. La nature sibérienne, décor infernal, apparaît à la fois comme lieu d’oppression et lieu de mémoire.