Thèse soutenue

Paludisme d'importation en France métropolitaine de 1996 à 2016 : le réseau de surveillance du CNR du paludisme et sa représentativité : évaluation et modélisation du risque de paludisme d’importation

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Auteur / Autrice : Eric Kendjo
Direction : Renaud PiarrouxMarc Thellier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Epidémiologie clinique
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre national de référence du paludisme pour la France métropolitaine (Paris)
Jury : Président / Présidente : Olivier Bouchaud
Examinateurs / Examinatrices : Peggy Gatignol
Rapporteur / Rapporteuse : Christophe Rapp, Françoise Benoît-Vical

Mots clés

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Résumé

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La recrudescence des voyageurs vers les zones d'endémie palustre et le nombre élevé de cas importés ont accentué la nécessité de mettre en place une surveillance épidémiologique du paludisme. En dépit des mesures de prévention visant à réduire le risque d'infection chez les voyageurs, le nombre de cas de paludisme demeure élevé en France. Dans le cadre de la surveillance épidémiologique du paludisme, les cas rapportés en France pendant la période 1996-2016 ont été analysés et le système d'information et de surveillance du paludisme a été évalué. Une analyse des tendances épidémiologiques met en évidence les différents changements sur les caractéristiques épidémiologiques du paludisme en France au cours de deux dernières décennies. Une collaboration de recherche a été mise en place avec Santé publique France (SPF), l'Institut français de surveillance de la santé publique pour l’utilisation des données du registre national des causes de décès en médecine (CépiDc) et du Programme de Médicalisation du Système d’Information (PMSI) pour l’estimation du nombre de décès liés au paludisme en France. Nous avons utilisé les méthodes de capture-recapture à deux sources et les modèles log-linéaires pour estimer le nombre total de décès. Par ailleurs, de façon rétrospective, nous avons utilisé les données de trois enquêtes exhaustives sur le contrôle national de qualité en parasitologie pour estimer le nombre total des cas de paludisme en France. Il est ressorti de ce travail, que le système de surveillance du CNR du paludisme était stable au cours de la période d'étude, avec 85% des cas de paludisme rapportés au CNR du paludisme par 66 centres participants ayant déclaré constamment leurs cas au cours de la période d’étude, la sensibilité pour les décès était seulement de 38%, inférieure à celle des cas (52%). Sur le plan épidémiologique, les changements les plus frappants ont été l'augmentation de la proportion de cas de paludisme chez les individus d’origine africaine (de 53,5% en 1996 à 83,4% en 2016, la plupart des voyageurs qui visitent de la famille et des amis (VFR), 79,6% en 2016), une augmentation de l'âge médian des patients de +8 ans (africains, +10 ans et européens, +7 ans) et le doublement de la proportion de cas graves. En conclusion, ces changements dans les caractéristiques épidémiologiques des individus atteints de paludisme importé en France métropolitaine questionnent sur la stratégie actuelle de prévention pour les voyageurs. En termes de perspective, l’utilisation des enquêtes exhaustives et des méthodes de capture-recapture pourraient être des alternatives à des études longues et coûteuses permettant une évaluation quantitative des systèmes de surveillance, ainsi qu’une harmonisation des indicateurs de surveillance des maladies infectieuses en Europe.