Infections sévères chez les personnes vivant avec le VIH sous l’ère des cART
Auteur / Autrice : | Hugues Melliez |
Direction : | Dominique Costagliola, Murielle Mary-Krause |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Épidémiologie clinique |
Date : | Soutenance le 30/11/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Pierre Louis de santé publique : épidémiologie et sciences de l'information biomédicale (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Pierre Louis d'épidémiologie et de santé publique (Paris ; 2014-....) |
Jury : | Président / Présidente : Éric Senneville |
Examinateurs / Examinatrices : Jacques Cadranel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Fabrice Bonnet, Tristan Ferry |
Résumé
Les infections sévères restent la principale cause d'hospitalisation des PVVIH, aussi bien dans les pays à faibles ressources que dans les pays à ressources élevées. Les objectifs ont été d’estimer leurs incidences et leurs déterminants, en utilisant la base de données hospitalière française sur l’infection à VIH (ANRS CO4-FHDH). L’incidence de la leuco-encéphalopathie multifocale progressive (LEMP), associée au risque de mortalité le plus élevé parmi les infections opportunistes, a diminué de 1,15 (IC 95%, 0,98-1,31) à 0,49 (IC 95%, 0,37- 0,61) pour 1 000 Personne-Années (PA) entre 1997 et 2011. L'origine africaine n'avait pas d'effet protecteur alors que les individus usagers de drogues par voie intraveineuse étaient exposés à un risque accru. L'initiation de la cART était associée à un sur-risque de LEMP, probablement en révélant des lésions préexistantes par la restauration immune. L’incidence des infections bactériennes sévères a diminué de 13,2 pour 1 000 PA (IC 95%, 12,3-14,1) à 7,1 pour 1 000 PA (IC 95%, 6,3-7,8) entre 2005 et 2015. Indépendamment d’une cirrhose, une consommation quotidienne d’alcool de 40 à 80 g était associée à un risque accru de 30% (IC 95%, 10-70%), et une consommation supérieure à 80 g de 60% (IC 95%, 20-110%), en comparaison avec une consommation modérée inférieure à 40 g par jour. Ce sur-risque pourrait s’expliquer par l’effet immunosuppresseur de l’alcool. Le risque d’infection bactérienne sévère était augmenté en présence de comorbidités altérant la fonction neutrophile parmi diabète, maladie rénale chronique, cirrhose et cancer. Le poids croissant de cette multimorbidité pourrait impacter l’espérance de vie des PVVIH dans le futur.