L’harmonie du Prince. Musique, sacré, pouvoirs dans les cours de Paris et Florence (vers 1560-vers 1610)
Auteur / Autrice : | Pierre Tenne |
Direction : | Alain Tallon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 12/12/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris ; 1999-....) |
Jury : | Président / Présidente : Florence Alazard |
Examinateurs / Examinatrices : Alice Tacaille | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nicolas Le Roux, Caroline Callard |
Résumé
À partir d’une démarche transdisciplinaire, notamment entre histoire et musicologie, cette thèse interroge les usages politiques de la musique sacrée dans les cours de Florence et Paris entre 1560 et 1610. En suivant l’angle du spectacle musical, il s’agit de démontrer tout d’abord qu’apparaissent dans la période de nouvelles formes de spectacles musicaux dans les cours considérées, comme en attestent les écrits humanistes comme les réformes ecclésiastiques menées par les synodes et conciles provinciaux. Ces spectacles musicaux permettent de répondre aux crises religieuses et politiques que rencontrent les princes, notamment les rois de France, en constituant une représentation du pouvoir souverain moins dépendante des contraintes sacramentelles inhérentes à la liturgie. Dans un deuxième temps, il s’agit de retracer comment les princes se sont dans la période dotés des moyens de produire de tels spectacles musicaux servant à exalter leurs propres pouvoirs. À travers les organisations institutionnelles des chapelles et de la musique de cour, émerge ainsi une sécularisation de la musique sacrée servant les cérémoniaux princiers. Cette sécularisation repose notamment sur un processus de professionnalisation des musiciens, aux dépens de l’emprise des clercs sur la musique des cérémonies héritée du Moyen Âge. Enfin, ces spectacles musicaux instaurent un public soumis à un ordre inédit, en rupture par rapport à l’assemblée des fidèles des offices liturgiques chrétiens. Il s’agit d’étudier comment le public du spectacle musical est instauré, en insistant sur la fonction de discipline ambivalente du spectacle musical et de l’esthétique qui la soutient.