Homotopies littéraires et images partagées : figurations du lecteur, du livre et de la lecture sur trois plateformes numériques (YouTube, Instagram, Tumblr)
Auteur / Autrice : | Marine Siguier |
Direction : | Adeline Wrona |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences de l’information et de la communication |
Date : | Soutenance le 18/12/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Groupe de recherches interdisciplinaires sur les processus d’information et de communication (Paris ; 1992-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alexandra Saemmer |
Examinateurs / Examinatrices : Étienne Candel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gilles Bonnet, Julia Bonaccorsi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse vise à interroger le devenir des figures littéraires lorsqu’elles débordent des « lieux à soi » auxquels elles sont traditionnellement cantonnées (cénacles, émissions littéraires, salles de classe, sites web spécialisés), pour investir des dispositifs généralistes hautement standardisés. Il s’agit d’analyser la « place » ménagée aux contenus relatifs à la lecture sur trois plateformes de partage d’images : YouTube, Instagram et Tumblr. Nous formulons l’hypothèse du caractère homotopique de certaines pratiques (« challenges » littéraires, « vlogs » de lecture, « bookporn », etc.), qui assument une volonté d’adéquation aux logiques industrialisées de ces plateformes. Cette homotopie revendiquée est liée à la polyvalence de dispositifs dont le modèle économique repose sur la mise en discours d’un statut d’intermédiaire « neutre ». Dès lors, le partage de contenus littéraires n’y est pas assimilé à un détournement subversif par les usages, mais à une simple potentialité de spécification parmi tant d’autres, prévue par l’interface. Les figurations du lecteur (première partie), du livre (deuxième partie) et de la lecture (troisième partie) sont analysées dans cette thèse à l’aune d’une triple approche socio-sémiotique, diachronique et iconographique. L’analyse qualitative de ces « images partagées » dévoile finalement un régime de popularité qui se combine au régime de singularité, plus qu’il ne le remplace. L’investissement de formes circulantes entraine la mise en scène d’expériences de lecture à la fois spécifiques et standardisées, qui remédiatisent une fonction « sociale » du littéraire au carrefour entre imaginaires collectifs, cadrage technique et enjeux marchands.