« En una cámara apartada, que nadie nos vea » : L’érotisme dans le cycle célestinesque

« En una cámara apartada, que nadie nos vea » : Eroticism in the Celestinesque cycle

• Auteur / Autrice : François-Xavier Guerry
• Direction : Mercedes Blanco
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Études romanes espagnoles
• Date : Soutenance le 05/12/2020
• Etablissement(s) : Sorbonne université
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Civilisations et littératures d'Espagne et d'Amérique du Moyen-Age aux Lumières (Paris ; 2006-....)
• Jury : Président / Présidente : Hélène Thieulin-Pardo
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Patrizia Botta, Ana Vian Herrero
• Jury : Rapporteur / Rapporteuse : Marina Mestre Zaragozà, Nelly Labère

Mots clés

Mots clés contrôlés

Celestina (personnage fictif)

Rojas, Fernando de (1465?-1541). La Celestina

Villegas Selvago, Alonso de. Comedia llamada Selvagia

Fernández,Sebastián. Tragedia Policiana

Muñón, Sancho de. Tragicomedia de Lisandro y Roselia

Gómez de Toledo, Gaspar. Tercera parte de la tragicomedia de Celestina

Silva, Feliciano de (1492?-1558?). Segunda Celestina

Dans la littérature

Érotisme

Mots clés libres

La Celestina

Cycle célestinesque

Feliciano de Silva

Gaspar Gómez

Sancho de Muñón

Sebastián Fernández

Alonso de Villegas Selvago

Érotisme littéraire

La Celestina

Celestinesque cycle

Feliciano de Silva

Gaspar Gómez

Sancho de Muñón

Sebastián Fernández

Alonso de Villegas Selvago

Literary eroticism

Résumé

Cette thèse se propose d’analyser la matière érotique du cycle célestinesque, à savoir les six continuations de La Celestina qui s’égrènent dans la première moitié du XVIe siècle. C’est une approche littéraire que la nôtre, qui examine tous les degrés d’élaboration de l’érotisme, depuis son unité minimale (le mot) jusqu’à sa forme la plus aboutie (la scène, le discours), et depuis sa genèse dans l’œuvre de Rojas et le théâtre primitif prélopesque, jusqu’à sa réception et ses effets. La première partie consiste en l’élaboration d’un glossaire commenté des termes de l’érotisme célestinesque, et l’analyse des différents registres qui s’enchevêtrent dans ces œuvres hautement dialogiques, ainsi que des principaux réseaux métaphoriques convoqués. La deuxième partie met en évidence les principales caractéristiques formelles et thématiques de la scène érotique célestinesque, que nous replaçons dans le contexte littéraire de l’époque dans une courte diachronie. La dernière partie est un questionnement sur la réception, à travers l’examen des paratextes et des argumentos, et des témoignages des lecteurs contemporains, d’une part, et à travers l’analyse de la façon dont les textes incluent leur propre réception, d’autre part. Nous entendons montrer que la matière érotique qui se déploie dans ces œuvres, protéiforme, ne fait pas l’objet d’un traitement stéréotypé. Par le maniement subtil du vocabulaire érotique, d’une grande labilité, et l’ingéniosité dont font montre les continuateurs dans la création d’épisodes érotiques et de jeux métathéâtraux, c’est une pensée vivante de l’érotisme qui se fait jour, en marge du projet édifiant invoqué et de la censure.

This dissertation aims to analyze the erotic material of the Celestinesque cycle, namely the six continuations of La Celestina, which follow one another in the first half of the 16th century. With a literary approach, we examine all the degrees of elaboration of eroticism, from its smallest unit (the word) to its most elaborate form (the scene, the speech), and from its genesis in the work of Rojas and the primitive pre-Lopesque theatre until its reception and effects. The first part consists of the elaboration of a commented glossary of the terms related to the Celestinesque eroticism, the analysis of the different registers intertwined in these highly dialogic works, and that of the main metaphorical networks suggested. The second part highlights the main formal and thematic characteristics of the Celestinesque erotic scene, put in its literary context in a short diachrony. In the last part, we take into consideration the reception of such material by examining paratexts, argumentos, and testimonies of contemporary readers, on the one hand, and, on the other, by the analyzing how the texts include their very reception. We intend to show that the erotic material that these works display in a protean way is not subject to stereotypical treatment. Both the subtle handling of the ephemeral, erotic vocabulary and the originality of Rojas' followers in creating erotic episodes and meta-theatrical games reveal a new living thought of eroticism rising on the fringes of censorship and the invoked edifying project.