Auteur / Autrice : | Cyril Gendry |
Direction : | Véronique Gély |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature comparée |
Date : | Soutenance le 13/11/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre de recherche en littérature comparée (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Frédéric Regard |
Examinateurs / Examinatrices : Charles Delattre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Sylvie Humbert-Mougin, Sylvie Ballestra-Puech |
Mots clés
Résumé
Achille et Patrocle sont deux figures tirées de l’Iliade qui ont connu de multiples réécritures se concentrant sur leur relation, notamment à partir de la fin du XXe siècle, de telle sorte qu’il est possible de qualifier cette relation de mythe. Cependant, ce mythe de leur relation a ceci de particulier qu’il ne s’est pas tant constitué à travers des récits qu’à travers des ouvrages rhétoriques. Ce travail de thèse propose d’analyser les diverses représentations d’Achille et Patrocle par l’étude d’un corpus incluant des œuvres en grec, latin, français et anglais, de l’Antiquité jusqu’à nos jours. Cette recension large à partir de bases de données numériques permet de voir combien la réception de Patrocle – et à travers lui celle de sa relation avec Achille – est dépendante de la réception d’Homère et liée à son inscription au sein de pratiques didactiques et rhétoriques grecques. L’analyse des divers modes d’exemplifications à partir des deux héros amène à voir comment, au fur et à mesure qu’ils deviennent un topos de l’amitié, ils sont l’objet d’une « démythosification », c’est-à-dire que les éléments narratifs (ou mythos) qui les caractérisaient disparaissent au profit d’une simple référence à leur nom, inclus au sein de listes. Leur mythos est réinvesti et reconfiguré au XXe siècle après l’association d’Achille et Patrocle à l’homosexualité. L’étude de la relation des deux héros amène finalement à voir que, s’ils ont pu être l’objet de reprises, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont des exemples du compagnonnage, de l’amitié ou de l’amour, mais surtout parce que ce sont deux guerriers qui incarnent une masculinité hégémonique.