Thèse soutenue

Géographie de la dispersion des migrations subsahariennes au Maroc : le cas de deux villes-refuge, Tiznit et Taza

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Auteur / Autrice : Sofia El Arabi
Direction : Sylvie Brunel
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Géographie politique, culturelle et historique
Date : Soutenance le 09/12/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris)
Jury : Président / Présidente : Catherine Fournet-Guérin
Examinateurs / Examinatrices : David Goeury
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Wihtol de Wenden, Mehdi Alioua

Résumé

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Cette thèse traite des répercussions de la politique d’externalisation des dispositifs de sécurisation des frontières de l’Union européenne au Maroc dans le contexte post-crise migratoire de 2015. Nous analysons la stratégie marocaine de déplacements forcés des migrants subsahariens désireux de rejoindre l’Europe depuis le Nord du pays vers des villes moyennes situées plus au sud. En introduisant le concept de « dispersion », cette recherche ambitionne de comprendre le processus de « frontiérisation » via la relocalisation forcée des migrants subsahariens au Maroc. Fondée sur une étude empirique dans le cadre d’une recherche action et une méthode participative, cette recherche a été menée comparativement dans les villes moyennes de Tiznit et Taza. Notre thèse interroge et analyse les logiques de la dispersion, la nature des rapports instaurés entre migrants et locaux, mais aussi les effets de cette nouvelle modalité de « frontiérisation » sur les individus et les lieux. Ainsi, notre thèse documente les effets de la dispersion, comme politique de « mise en vulnérabilité » plurielle qui se voit amortie par des « villes-refuge » sous le sceau d’éthiques de l’hospitalité. Se posent ainsi les enjeux du dépassement sécuritaire au profit d’une « civilité de transit » qui se tisse entre autochtones et migrants dispersés, en l’absence de politiques d’accueil étatique. La dispersion met en lumière des réactions inattendues des sociétés civiles nourrissant la reconfiguration de la mission d’accueil dans ces villes-refuge. Cependant, ces actions palliatives restent particulièrement fragiles du fait de l’absence de réelles politiques publiques concertées.