La France coloniale et l’Église : remises en cause d’une alliance ambiguë, de 1918 au début des années 1930
Auteur / Autrice : | Edouard Coquet |
Direction : | Jacques-Olivier Boudon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 24/10/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université en cotutelle avec Scuola normale superiore (Pise, Italie) |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris ; 1994-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre d'histoire du XIXe siècle (Paris ; 195.?-....) |
Jury : | Président / Présidente : Oissila Saaïdia |
Examinateurs / Examinatrices : Daniele Menozzi, Marta Margotti | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Stanislas Jeannesson, Maria Paiano |
Résumé
Les années 1920 sont marquées par la reprise des relations diplomatiques entre la France et le Saint-Siège. Elles se heurtent à des difficultés en raison d’incompréhensions fondamentales sur les rapports entre les sphères politique et religieuse. Le gouvernement se situe dans une logique de contrôle et cherche à utiliser le catholicisme au service de l’influence française. Le Saint-Siège, de son côté, revendique une pleine autonomie en matière spirituelle. Cela est particulièrement observable au sujet des espaces coloniaux et d’influence française, qui occupent la première place dans les relations France-Saint-Siège. De manière générale, la législation laïque n’y est pas appliquée. Les relations Église-État outremer demeurent très étroites, en particulier dans les espaces où l’autorité française est concurrencée (Afrique du Nord, Proche-Orient, Rhénanie). Pour les missionnaires, l’engagement religieux est intrinsèquement lié à la cause de l’expansion française, même si leurs divergences idéologiques avec les tenants d’une conception laïque et républicaine de la colonisation conduisent à des conflits avec les autorités coloniales. Après la Première Guerre mondiale, le Saint-Siège tente d’imposer un renouvellement profond des stratégies missionnaires, qui s’inscrit dans un double mouvement de centralisation et d’affirmation de l’identité locale des Églises. Ces mesures – en particulier la promotion des clergés autochtones, clef de voûte de la stratégie romaine – suscitent l’hostilité de l’administration coloniale et de certains missionnaires. Rome cherche à émanciper les missions à l’égard des puissances européennes et à rompre l’alliance entre mission et colonisation.