La pensée littéraire et artistique d’Émile Zola : une esthétique vitaliste
Auteur / Autrice : | Sôichirô Jittani |
Direction : | Bernard Vouilloux |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature et civilisation française |
Date : | Soutenance le 23/04/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude de la langue et des littératures françaises (1998-....) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Pagès |
Examinateurs / Examinatrices : Gisèle Séginger, Torahiko Terada | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain Pagès, Éléonore Reverzy |
Mots clés
Résumé
La présente étude tente de mettre en exergue une pensée esthétique de Zola qui s’articule autour de l’énergie vitale. Derrière la doctrine scientiste, à laquelle on tend trop souvent à réduire Zola théoricien, le romancier a, dès sa jeunesse, mené une réflexion constante sur le génie créateur. Afin de faire ressortir ce versant de sa pensée, nous nous sommes appuyé sur ses écrits sur l’art. Les années 1860, époque de sa formation, connaissent le déclin du réalisme et l’émergence d’un courant post-réaliste qui entend le surpasser. Au réalisme, considéré comme matérialisme visant à présenter la « matière » sans la synthétiser par l’« esprit », est en effet reproché un manque de créativité. À cet égard, Zola propose, dans ses écrits sur Courbet et Manet, l’idée d’une œuvre réalisée non par l’« esprit », mais par la « vie », affirmant que l’expression de la vie de l’artiste anime tous les objets qui l’entourent. S’il s’inscrit dans les tentatives réalistes en cela que, repoussant la métaphysique et l’imagination il conduit l’art à la matière, sa théorie, basée sur la notion productive de « vie », dépasse le cadre du réalisme et prêche la créativité de la « matière ». Cette entreprise fait écho à l’histoire de l’esthétique qui, notamment avec Taine et Guyau, s’achemine vers la théorisation de la vie en tant que Beau durant l’ère positiviste. A travers le prisme de son vitalisme ainsi saisi dans les discours critiques et philosophiques de l’époque, nous proposons une nouvelle lecture de l’œuvre de Zola, qui fait apparaître ses efforts constants, de ses premiers romans aux Quatre Évangiles, pour échafauder un nouveau principe créateur propre au régime naturaliste.