La reconnaissance sous contraintes : le choix du mariage pour les couples de même sexe dans le contexte d’une ouverture des droits
Auteur / Autrice : | Gaëlle Meslay |
Direction : | Pierre Demeulenaere, Wilfried Rault |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences sociales et philosophie de la connaissance |
Date : | Soutenance le 01/07/2020 |
Etablissement(s) : | Sorbonne université |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Groupe d’Études des Méthodes de l’Analyse Sociologique de la Sorbonne (Paris ; 1998-....) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Clara Cortina, Jérôme Courduries, Anne Revillard |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Hugues Déchaux, Florence Maillochon |
Mots clés
Résumé
Depuis les années 1970, la famille et le traitement politique et social de l’homosexualité ont connu des évolutions majeures, qui rendent possible l’accès des couples de même sexe au mariage. Que change alors la reconnaissance légale ? En combinant les premières sources quantitatives existantes à une enquête par entretiens, la thèse propose d’analyser ses effets par le biais de celles et ceux qui y recourent. En comparant les couples d’hommes et les couples de femmes, elle constitue un point d’observation heuristique pour analyser les différences de genre dans le rapport à la conjugalité, à la sexualité et au droit. Elle montre que, tandis que pour les couples de femmes, le mariage représente souvent une étape obligatoire en vue d’accéder à l’adoption et à l’établissement de la filiation, les usages juridiques mis en avant par les hommes renvoient davantage à d’autres types de configurations. Les contraintes juridiques au mariage soulignent alors l’importance des contextes législatifs et politiques dans les choix d’unions, l’État opérant, dans les cas des couples de même sexe, un contrôle sur les familles homoparentales. Enfin, l’analyse du rituel révèle également l’existence de contraintes cérémonielles dans les choix de mises en scène des couples. Si ceux-ci peuvent reprendre les codes qui y sont associés, s’en écarter ou les détourner, en fonction des significations qu’ils projettent sur le mariage, les rappels à l’ordre de la part des proches et des agents institutionnels contribuent à encadrer socialement le rituel, en limitant considérablement leur marge de manœuvre. La conformité de genre attendue, en particulier de la part des hommes, montre que l’effacement de l’hétérosexualité obligatoire reconfigure plus qu’elle n’abolit l’hétéronormativité.