Thèse soutenue

Race et frontières : les biais raciaux dans les politiques migratoires et la production de mobilités différenciées
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Auteur / Autrice : Souad Lamrani
Direction : Stéphane Chauvier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 14/01/2020
Etablissement(s) : Sorbonne université
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Sciences, Normes, Démocratie (Paris ; 2018-....)
Jury : Président / Présidente : Magali Bessone
Examinateurs / Examinatrices : Hourya Bentouhami
Rapporteurs / Rapporteuses : Judith Revel, Étienne Balibar

Résumé

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En partant du constat de l’inégale distribution du droit à la mobilité internationale dans le monde contemporain, cette thèse interroge le biais racial dans les politiques migratoires. En nous appuyant sur une étude des modalités de la constitution du sujet politique national à partir de ses altérités constitutives, nous présentons la race comme un principe structurant dans la construction nationale. La tension raciale entre le citoyen et l’étranger sert de fil conducteur à ce travail. Nous identifions la figure du migrant-étranger comme l’Autre du national, en nous efforçant à penser les catégories de l’appartenance politique à travers l’exclusion raciale dont elles procèdent. En replaçant la formation nationale dans le contexte colonial, nous étudions la façon dont la race a été constituée comme une catégorie déterminante dans l’octroi des droits politiques. Si la généalogie coloniale de la gouvernance de la mobilité internationale montre que la libre circulation a été construite comme un privilège racial, cet ordre colonial reste sous-jacent dans la distribution contemporaine du droit à la mobilité comme le montrent l’étude comparative des passeports et l’examen d’un certain nombre de politiques migratoires contemporaines. Une approche phénoménologique de la frontière vient compléter l’analyse institutionnelle en proposant une étude des frontières matérielles comme systèmes de contrainte qui s’exercent directement sur les corps. L’expérience du corps racialisé vient alors renforcer l’hypothèse de la racialisation consubstantielle aux frontières nationales.