Thèse soutenue

La construction discursive de la justice et des injustices spatiolinguistique.s dans le capitalisme contemporain : l’exemple de l’action et de l’organisation communautaires à Verdun - Montréal

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Thierry Deshayes
Direction : Patricia LamarrePhilippe Blanchet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 21/10/2020
Etablissement(s) : Rennes 2 en cotutelle avec Université de Montréal (1978-....)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, temps, territoires (Angers)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Pôle de Recherche Francophonies- Interculturel- Communication- Sociolinguistique / PREFICS EA 7469
Jury : Président / Présidente : Gudrun Ledegen
Examinateurs / Examinatrices : Yves Couturier
Rapporteur / Rapporteuse : Pascal Nicolas-Le Strat, Claudine Moïse

Résumé

FR  |  
EN

Cette recherche se propose de problématiser et d’interroger empiriquement la justice spatiolinguistique en sociolinguistique urbaine. Cette dernière notion, inspirée de celle de justice spatiale en géographie et en études urbaines, permet effectivement au chercheur de devoir interroger, au-delà des « inégalités », « discriminations », de l’« exploitation » ou de la « ségrégation » observées « sur le terrain », le travail de théorisation politique sous-jacent à partir duquel il les identifie comme telles. La justice spatiolinguistique constitue également une façon d’aborder la pluralité des conceptions de la justice des partenaires de la recherche autant que la façon dont s’instituent discursivement les injustices spatiolinguistiques et dont peut aussi s’instituer, par les pratiques langagières, des réalités spatiolinguistiques plus justes. Empiriquement, la justice spatiolinguistique est interrogée ici dans le contexte de l’action et de l’organisation communautaires dans l’arrondissement Verdun de Montréal au Québec. Dans une perspective à dominante marxienne, en problématisant centralement la question des institutions, des sujets et de l’idéologie, il s’agit alors d’étudier la façon dont l’espace urbain du capitalisme avancé et la gouvernementalité néolibérale contemporaine affectent le travail des acteurs de l’organisation communautaire. Dans la perspective croisée de la sociolinguistique urbaine prioritaire, de la linguistique sociale et des sociolinguistique critique et politique, ces phénomènes de justice et d’injustices spatiolinguistiques sont observées à travers l’étude des mises en mots des transformations spatiales, à travers les territorialisations sociales et sociolinguistiques des interlocuteurs de la recherche, notamment via la méthode de l’Analyse du Discours à Entrée Lexicale (ADEL) ainsi qu’à travers l’étude catégorielle de leurs « actes de discours » contre-interpellants, « scénographies », « discours rapportés » et autres pratiques langagières critiques.