Auteur / Autrice : | Sarah Pringault |
Direction : | Michel Grollier |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 28/11/2020 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Éducation, Cognition, Langages, Interactions, Santé (ECLIS) (Nantes) |
Jury : | Président / Présidente : Agnès Lacroix |
Examinateurs / Examinatrices : Anne Bourgain | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Rosa Caron, Philippe Fouchet |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Cette thèse a pour visée de démontrer que le diagnostic « Alzheimer » provoque injustement le rejet de la personne et la forclusion du sujet de l’inconscient dans notre société occidentale. La place de celui qui est diagnostiqué, évalué, mais également expliqué selon les théories scientifiques est questionnée à travers la référence à une variété de disciplines, ainsi que l’analyse psychopathologique de six cas cliniques. Je relève l’hypothèse selon laquelle l’entité « Alzheimer » repose sur un phénomène de pathologisation de la vieillesse, sous-tendu par des enjeux économiques et politiques et reflétant le modèle biomédical de notre société. Elle conduit à l’exclusion et à la stigmatisation. Je démontre des réductionnismes cognitivistes et neuroscientifiques : les phénomènes de l’esprit ne peuvent être totalement cernés par l’objectivité alors que la clinique démontre la singularité et la contingence à l’origine des manifestations démentielles. Une analyse psychanalytique des cas cliniques permet d’entendre une cohérence – une logique fantasmatique – dans les modifications mnésiques, ainsi que les processus psychiques inconscients constitutifs du sujet et de sa réalité, dans les modifications du rapport au temps. Se décaler d’une interprétation scientifique permet d’entendre à travers ces manifestations les questions fondamentales du sujet et sa détermination symbolique. Contre l’exclusion, la stigmatisation de nos aînés par l’entité nosologique « Alzheimer », considérés à tort comme des « sans esprit », des vieux « déficitaires », il est une nécessité éthique d’entendre chez eux toute la dimension subjective et humaine pour leur réattribuer place et dignité.