Thèse soutenue

La poétique de l'idiotie dans l’œuvre théâtrale de Valère Novarina
FR  |  
EN
Accès à la thèse
Auteur / Autrice : Alexandra Gaudechaux
Direction : Sophie Lucet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études théâtrales
Date : Soutenance le 28/01/2020
Etablissement(s) : Rennes 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts, Lettres, Langues (Rennes)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Arts : Pratiques et Poétiques / APP
Jury : Président / Présidente : Catherine Naugrette-Christophe
Examinateurs / Examinatrices : Marion Chénetier, Laura Naudeix
Rapporteurs / Rapporteuses : Catherine Naugrette-Christophe, Marco Baschera

Résumé

FR  |  
EN

Si pour Valère Novarina « l'organe du langage, c'est la main » [Chénetier-Alev, 2013], il renoue selon plusieurs champs d'investigations avec la phénoménale fécondité du Verbe telle qu'initiée par les théologiens du haut Moyen-Âge, parmi lesquels Nicolas de Cues et sa méditation quant à la sagesse de l'idiot. Une idiotie que nous proposons de faire dialoguer avec l'œuvre novarinienne depuis l'écriture jusqu'à ses agissements sur l'acteur et le sujet-spectateur. Un phénomène que nous préciserons en tant que rencontre avec le « Tout Autre » dont le choc vient renouer avec l'éthique comme philosophie première [Lévinas, 1986] et rejoindre « l'ancienne sagesse de l'ignorance » [Grozdanovitch, 2017]. Cette idiotie se définit dès lors comme « parole de poésie » érigée contre la capture de l'humain et de sa parole. Valère Novarina met pour cela en jeu dans l'espace scénique les architectures du poème et nous propose, depuis l'écriture jusqu'à ses « traversées » par l'acteur, une parole en liberté menant à l'individuation infinie du sujet-spectateur. Notre progression nous permettra notamment d'observer un artisanat de l'écriture que Valère Novarina dit pratiquer comme « cure d'idiotie » [Novarina, 1991], une expression que nous avons alors prolongée en poétique de l'idiotie afin d'en étudier les déclinaisons et les enjeux jusqu'à entrevoir à la fin de notre étude la conclusion selon laquelle, par l'entremise de l'œuvre novarinienne et des accès à la parole du sujet qu'elle ne cesse de renouveler, « nous ne sommes pas spectateurs » [Novarina, 2002].