Mémoires des Tirailleurs africains : célébrations et représentations. Des origines aux Indépendances africaines.
Auteur / Autrice : | Cheikh Sakho |
Direction : | Philippe Buton |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire et civilisations |
Date : | Soutenance le 14/12/2020 |
Etablissement(s) : | Reims |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences humaines et sociales (Reims ; 2012-) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'étude et de recherche en histoire culturelle (Reims, Marne) |
Jury : | Président / Présidente : Isabelle Heullant-Donat |
Examinateurs / Examinatrices : Philippe Buton, Éric Thomas Jennings, Ibrahima Thioub | |
Rapporteur / Rapporteuse : François Robichon, Julie d' Andurain |
Mots clés
Résumé
Le Monument aux Héros de l’Armée Noire de Reims, « témoignage de reconnaissance envers les Enfants d’adoption de la France », inauguré le 13 juillet 1924 est emblématique de la tension entre mémoire et histoire. Il a disparu sous l’occupation nazie, sans laisser de traces, mais échappé à la damnation mémorielle grâce à son double de Bamako. Il existe peu de travaux sur la question. À la suite de la reconstruction du monument de Reims, inauguré le 6 novembre 2018, par le président malien et le président Macron, il paraît opportun de faire le point plus généralement sur les statues, monuments et autres traces des Tirailleurs dans l’histoire coloniale. D’où la nécessité d’établir un inventaire non-exhaustif des monuments et lieux de mémoire, témoignages de la spectacularisation de cette reconnaissance. L’intégration de cette mémoire dans le récit national a connu des trous ou des résurgences suivant les périodes, et pour en rendre compte il faudra étudier les conditions de production de ces monuments, leur réception, leurs origines, commandes publiques de l’État, des collectivités ou initiatives individuelles. La représentation officielle de ces Tirailleurs, qui ont pris part à toutes les guerres menées par la France au XXe siècle jusqu’aux Indépendances, est souvent liée à la présentation raciste qu’en fait la propagande allemande. Sur le plan intérieur, la République universaliste peine à concilier les efforts d’intégration et les revendications d’émancipation des soldats noirs.Ces contradictions, propres à l’aventure coloniale française, peuvent se lire aussi dans les iconographies et textes des différents monuments commémoratifs et se reflètent dans les débats sur l’identité nationale.