Thèse soutenue

Trouble obsessionnel compulsif résistant : Influence des facteurs cliniques et génétiques dans la réponse thérapeutique et prise en charge par les techniques de neurostimulation non invasives
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Auteur / Autrice : Ghina Harika Germaneau
Direction : Nematollah JaafariClaire Lafay-ChebassierArmand Chatard
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Recherche clinique, innovation technologique, santé
Date : Soutenance le 30/06/2020
Etablissement(s) : Poitiers
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Biologiques et Santé (Limoges ; 2018-2022)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques - LNEC (Poitiers ; 2012-....) - Laboratoire de neurosciences expérimentales et cliniques / LNEC
faculte : Université de Poitiers. UFR de médecine et de pharmacie
Jury : Président / Présidente : Bruno Millet-Ilharreguy
Examinateurs / Examinatrices : Nematollah Jaafari, Claire Lafay-Chebassier, Armand Chatard, Anne Sauvaget
Rapporteurs / Rapporteuses : Pierre Thomas, Bruno Aouizerate

Résumé

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Le trouble obsessionnel compulsif (TOC) est une pathologie psychiatrique fréquente dont la chronicité et la sévérité constituent un véritable problème de santé publique. Son traitement pharmacologique repose sur une prescription empirique d’antidépresseurs sérotoninergiques dont l’efficacité est incertaine puisque 40 à 60% des patients répondent partiellement à ce traitement et peuvent développer des effets indésirables. Les données de la littérature prospectives sur la spécification neurobiologique, clinique et thérapeutique des patients résistants sont limitées. Ceci nous a amenés à effectuer quatre études cliniques et une méta-analyse. L’objectif était de caractériser cliniquement et génétiquement les patients présentant un TOC résistant et de proposer une prise en charge spécifique et personnalisée à ces patients par différentes techniques de neuro-modulation non invasives.La première étude a consisté à identifier des facteurs cliniques et génétiques prédictifs de la réponse à l’escitalopram après 12 semaines de traitement chez 69 patients souffrant d’un TOC. Nous avons identifié sur le plan clinique un lien entre l’aspect dimensionnelle du TOC et la réponse. Dans cette étude, 70 % des patients ont présenté une amélioration partielle des symptômes. Pour ces patients résistants, nous avons proposé trois techniques de neurostimulation non invasives et avons choisi comme cible l’aire motrice supplémentaire (SMA) du fait de son impact fonctionnel associé à son hyperexcitabilité dans le TOC et de sa localisation. Dans une seconde étude, nous avons testé l’efficacité d’une prise en charge par stimulation magnétique transcranienne répétitive (rTMS) basse fréquence au niveau de la SMA dans le cadre d’un essai clinique contrôlé randomisé en double aveugle. Les résultats négatifs de cette approche nous ont amené à réaliser une méta-analyse ayant pour objectif d’évaluer particulièrement l’intérêt de la rTMS chez les patients atteints de TOC résistant. Les données de cette méta-analyse sont en faveur de la rTMS active. Nous avons ensuite testé un nouveau paradigme : la stimulation par Theta Burst continue au niveau de la SMA. Cette troisième étude contrôlée randomisée en double aveugle n’a pas montré son efficacité dans la prise en charge du TOC résistant. Enfin, dans une quatrième étude, nous avons testé l’efficacité d’une prise en charge par stimulation transcranienne directe à courant continu avec la cathode au niveau de la SMA et l’anode au niveau du cortex orbitofrontal droit. Les résultats de cette étude pilote sont encourageants mais nécessitent d’être confirmés.Les résultats de ce travail ont été confrontés aux données de la littérature afin d’orienter les recherches futures sur la détermination des facteurs cliniques (principalement au travers de l’aspect dimensionnel) et génétiques prédictifs de la réponse. Il s’agira également de proposer des alternatives méthodologiques et neurophysiologiques dans l’utilisation des techniques de neurostimulations non invasives afin d’améliorer leur usage plus particulièrement chez les patients résistants.