Thèse soutenue

L’utilitarisme à l’épreuve de la philosophie contemporaine de l'action

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Auteur / Autrice : Vivien Krystkowiak
Direction : Ali Benmakhlouf
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 30/11/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Cultures et Sociétés (Créteil ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Lettres, Idées, Savoirs (Créteil) - Lettres, Idées, Savoirs (Créteil)
Jury : Président / Présidente : Patrick Savidan
Examinateurs / Examinatrices : Ali Benmakhlouf, Valérie Aucouturier, Bruno Gnassounou, Vincent Descombes, Isabelle Delpla
Rapporteurs / Rapporteuses : Valérie Aucouturier, Bruno Gnassounou

Résumé

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Ce travail vise à interroger la célèbre tradition morale utilitariste à partir des développements relativement récents de la philosophie de l'action. On aborde souvent l'utilitarisme par le biais de questionnements sur le bien-être et sa production en termes de conséquences et en fonction de ses fondations psychologiques. La discussion concernant cette théorie morale se concentre généralement sur les conséquences pratiques auxquelles ses principes devraient nous conduire. Ainsi, la plupart des critiques montrent, par exemple, l'impossibilité d'effectuer un calcul des plaisirs et des peines dans des situations concrètes et le caractère néfaste d'une telle entreprise ou bien encore les problèmes concrets auxquels se confronterait une approche du bien être en termes de préférences. D'autres encore mettent l'accent sur la notion de conséquence et tentent de montrer que ce seul indicateur n'est pas suffisant pour se prononcer sur la moralité d'une action. Les défenseurs de l'utilitarisme, à leur tour, se concentrent sur ces éléments et manières de les aborder et rivalisent d'amendements et de précisions pour apporter des réponses à leurs détracteurs. Pourtant, certains auteurs ont mis l'accent sur une caractéristique méconnue de l'utilitarisme classique : son origine linguistique. Jeremy Bentham et John Stuart Mill, ont tous deux, à leur manière, senti l'importance de commencer leurs analyses morales par des considérations sur la signification des énoncés moraux. Ce faisant, ils ont tous deux apporté des éléments nouveaux aux théories de la signification existantes, éléments qui ont été interrogés, plus tard, dans la philosophie analytique Ludwig Wittgenstein. Dans la lignée de Wittgenstein, certains philosophes, notamment Elizabeth Anscombe, ont souligné l'importance de commencer une étude morale par l'analyse de la signification des concepts psychologiques, des concepts de l'action humaine. Il nous semble donc nécessaire, pour effectuer une étude de la théorie utilitariste, de réinterroger les principaux concepts de l'action qui caractérisent cette morale à la lumière des recherches qui ont été effectuées par les philosophes d'inspiration wittgensteinienne et qui sont en rapport avec celles qui ont été initiées par les utilitaristes. Notre objectif est de montrer qu’il est possible de réviser en partie une interprétation répandue, souvent critique, de l’utilitarisme classique et, plus généralement, de la position utilitariste, en suivant les conséquences des théories du langage des utilitaristes classiques et en nous aidant des outils que nous confère la philosophie contemporaine de l’action