Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales - TEL - Thèses en ligne Accéder directement au contenu
Thèse Année : 2020

Dubai : The genesis of an extreme model in the system of global cities

Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales

Sami Ibrahim
  • Fonction : Auteur

Résumé

As the world continues to urbanize, some cities are fast becoming the focal point of the global economy. These cities are competing to attract talent and investment, deemed necessary for their growth on a global scale. The organization of these flows of financial and human capital has resulted in the constitution of a network of global cities whose power has transcended their national borders.It is in this competitive context, and under the "futuristic vision" of its Ruler, that Dubai has striven to become a leading city and a global key player since the turn of the 21st century, far from the oil economy image usually associated with Gulf cities. This competitive vision has resulted in the completion of a series of mega real estate and infrastructure projects fueled by a synergistic relationship between global and local powers in a particular historical and geographic context. Dubai's ruling elite has invested in an entrepreneurial strategy to promote the city, representing its ultra-capitalist economic vision but at the same time producing a rather fragile and complex urban environment to manage. Thus, the urban development of the city is overtaken by its economic development based on real estate, mass tourism and services, leading to a strong socio-spatial polarization between its different social groups and, inevitably, to its fragmentation, making Dubai a series of cities within the city.However, if Dubai has worked itself onto the global trade network through its infrastructure projects, in particular its Jebel Ali port and its international airport, it seems that the emirate has not yet mastered all the required elements for it to access the club of global cities. In fact, Dubai continues to attract an unskilled labor force as well as a large Arab population seeking refuge from the political and economic instability of their home countries. The same goes for its human capital. The emirate continues to build its economy and reputation by importing knowledge and expertise instead of investing in its core components, namely higher education and research. Thus, this land of freedom for “starchitects” and urban development professionals coupled with the abundance of financial resources of its ruling elite facilitates the “spectacularizing” of real estate megaprojects, which have become symbols of a semblance of urban policies outcomes.The apparent success of Dubai’s urban development model, driven by the transnational circulation of knowledge and urban policies, continues to inspire other cities, especially in the Arab world. Yet this model, seen as a simple investment tool, underpins a number of multi-scaled geopolitical objectives. It acts, primarily, as a tool for marketing the emirate beyond its mere status as an oil state. It also aims to support certain Arab political regimes to strengthen the growing role of the United Arab Emirates in the power politics of the Middle East. Lastly, it serves as a soft power tool to facilitate the acceptance of its ruling elite as the vanguard of knowledge on a global scale
Alors que le monde continue à s’urbaniser, certaines villes deviennent les points de convergence de l’économie mondiale. Ces dernières se font désormais la concurrence pour attirer talents et investissements, jugés nécessaires à leur essor à l’échelle mondiale. Cette organisation de ces flux de capitaux financiers et humains a abouti à la constitution d’un réseau de villes globales dont leur pouvoir a dépassé leurs frontières nationales.C’est dans ce contexte concurrentiel et sous la « vision futuriste » de son souverain, que Dubaï s’est efforcée de devenir une ville de premier rang et un joueur incontournable sur la scène mondiale depuis le début du 21ème siècle loin de son image de ville pétrolière habituellement associée aux villes du Golfe. Cette vision compétitive s’est traduite par la réalisation d’une série de projets immobiliers et d’infrastructure démesurés alimentée par une relation synergique entre forces mondiales et locales dans un contexte historique et géographique assez particulier. L’élite dirigeante de Dubaï s’est investie dans une stratégie de promotion entrepreneuriale de la ville représentant sa vision économique ultra-capitaliste mais en même temps produisant un environnement urbain assez fragile et complexe au niveau de sa gestion. Ainsi, le développement urbain de la ville finit par être dépassé par son développement économique reposant sur l’immobilier, le tourisme de masse et les services, conduisant à une forte polarisation socio-spatiale entre ses différents groupes sociaux et, inévitablement, à sa fragmentation, faisant de Dubaï une série de villes dans la ville.Mais si Dubaï s’est forcée sur le réseau mondial d’échange à travers ses projets d’infrastructure, notamment son port de Jebel Ali et son aéroport international, il nous semble que l’émirat n’a pas encore maitrisé tous les éléments nécessaires pour son accès au club fermé des villes globales. En effet, Dubaï continue à attirer une main d’œuvre peu qualifiée ainsi qu’une population Arabe à la recherche d’un refuge loin de l’instabilité politico-économique de leur pays d’origine. De même pour ce qui est de son capital humain. L’émirat continue à construire son économie et sa renommée par l’importation de la connaissance et de l’expertise au lieu d’investir dans ses composantes de base, à savoir, l’enseignement supérieur et la recherche. Ainsi, cette terre de liberté pour les « starchitectes » et les professionnels du développement urbain couplée à l’abondance des ressources financières de son élite dirigeante facilitent la mise en spectacle des mégaprojets immobiliers, devenus symboles d’un semblant de résultats de politiques urbaines.Enfin, le succès apparent de ce modèle de développement urbain à Dubaï conduit par la diffusion transnationale de la connaissance et des politiques urbaines continue à inspirer d’autres villes, notamment dans le monde Arabe. Pourtant, ce modèle, aperçu comme un simple outil d’investissement, sous-tend des objectifs géopolitiques à plusieurs échelles. Il agit, principalement, comme un outil de commercialisation de l’émirat au-delà de son simple statut d’État pétrolier. Il vise également à soutenir certains régimes politiques arabes renforçant le rôle grandissant des Émirats arabes unis dans la politique des puissances au Moyen-Orient. Enfin, il sert d’outil de puissance douce facilitant l’acceptation de son élite dirigeante comme avant-gardiste de la connaissance à l’échelle mondiale
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Origine : Version validée par le jury (STAR)

Dates et versions

tel-03254637 , version 1 (09-06-2021)

Identifiants

  • HAL Id : tel-03254637 , version 1

Citer

Sami Ibrahim. Dubaï : La genèse d’un modèle extrême dans le circuit des villes globales. Géographie. Université Paris-Est; Université de Balamand (Tripoli, Liban), 2020. Français. ⟨NNT : 2020PESC2060⟩. ⟨tel-03254637⟩
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