Thèse soutenue

Modèle mésoscopique rapide de croissance de grain par mise àjour de tesselations orientées et homogénéisation probabiliste

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Auteur / Autrice : Sofia Sakout
Direction : Alain Ehrlacher
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences des Matériaux
Date : Soutenance le 22/10/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Navier (Paris-Est)
Jury : Président / Présidente : Marc Bernacki
Examinateurs / Examinatrices : Alain Ehrlacher, Benoît Appolaire, Samuel Forest, Véronique Doquet, Romain Quey, Daniel Weisz-Patrault
Rapporteurs / Rapporteuses : Benoît Appolaire, Samuel Forest

Résumé

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La croissance de grain est un phénomène thermiquement activé qui se produit généralement pendant les phases de recuit des métaux. Pendant la phase de croissance, certains grains grossissent au détriment d’autres grains en fonction de leur taille et de leur orientation cristalline. Les descripteurs statistiques classiques du polycristal tels que la texture morphologique et cristallographique (taille des grains, distribution des orientations et des désorientations cristalline) évoluent pendant les procédés. Ainsi, pour différents procédés (ex. fabrication additive), les conditions de température pourraient être optimisées pour cibler des microstructures spécifiques. Cependant, prédire l’évolution des microstructures implique de développer des modèles à l’échelle du polycristal (joints de grain). Mais cette échelle est incompatible avec des simulations complètes de procédés qui nécessitent une description à large échelle. Le but de ce travail est donc de développer une stratégie de changement d’échelle pour établir les bases d’un modèle macroscopique de croissance de grain qui repose entièrement sur une description du phénomène aux échelles inférieures et dont les variables d’état contiennent les descripteurs statistiques du polycristal. Cette stratégie repose sur une description de la croissance de grain à différentes échelles : (i) atomique (potentiel interatomique et arrangement cristallin), (ii) microscopique (joints de grain), (iii) mésoscopique (polycristal) et (iv) macroscopique (descripteurs statistiques).Puisque les concepts énergétiques existent à toutes les échelles et traversent tous les champs de la physique, notre démarche repose en substance sur différentes contributions énergétiques apparaissant aux différentes échelles. Cette stratégie énergétique est développée dans le cadre des milieux standards généralisés qui sont caractérisés par leur énergie libre et la puissance dissipée dans n’importe quelle évolution virtuelle. Cela consiste donc à déterminer ces potentiels thermodynamiques non pas de manière axiomatique avec des fonctions paramétriques, et une nécessaire calibration expérimentale, mais de manière plus physique et statistique en s’appuyant sur la construction d’une importante base de données constituée de calculs à l’échelle mésoscopique. Sur cette base, nous pouvons identifier une énergie libre et un potentiel de dissipation macroscopiques en fonction de variables d’état que nous définirons, pour obtenir une loi d’évolution macroscopique qui porte sur les descripteurs statistiques de la microstructure. La base de donnée joue donc un rôle déterminant et nécessite pour être suffisamment riche d’utiliser intensivement un modèle de croissance de grain à l’échelle mésoscopique. Le temps de calcul de ce modèle est donc critique. Bon nombre d’approches existent, cependant le poids calculatoire est trop important. Un premier travail consiste au développement d’un modèle mésoscopique simple et rapide pour créer la base de donnée. Ce modèle est formulé en deux dimensions pour ne pas compliquer les aspects techniques, l’enjeu étant principalement de valider notre approche. Nous nous appuyons sur les techniques de tessellation de Voronoi-Laguerre. Des algorithmes très efficaces ont été développés et permettent de générer très rapidement des tessellations avec les orientations cristallines souhaitées. L’idée de notre modèle mésoscopique rapide est donc d’approximer l’évolution d’un polycristal par une succession de tessellations orientées, que l’on met à jour à chaque pas de temps. L’exploitation de la base de donnée révèle un aspect important : la perte d’information entre l’échelle mésoscopique (détaillée) et l’échelle macroscopique (statistique) introduit un alea épistémique dans le modèle. Donc, à partir d’un modèle mésoscopique entièrement déterministe, nous construisons un modèle macroscopique probabiliste, qui peut être utilisé pour des structures de grande échelle subissant des traitements thermiques