Thèse soutenue

Étude de caractérisation de l’évolution de la qualité de l’eau de ruissellement de toiture au cours des événements pluvieux dans la perspective d’une utilisation optimale de l’eau de pluie. Une comparaison France-Chine

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Yujie Qiao
Direction : Bruno Tassin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences et Techniques de l'Environnement
Date : Soutenance le 10/03/2020
Etablissement(s) : Paris Est
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences, Ingénierie et Environnement (Champs-sur-Marne, Seine-et-Marne ; 2015-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Eau, Environnement et Systèmes Urbains
Jury : Président / Présidente : Régis Moilleron
Examinateurs / Examinatrices : Bruno Tassin, Béatrice Bechet, Sylvie Barraud, Bernard de Gouvello, David Ramier, Jérémie Steininger, Xueqiang Lu
Rapporteurs / Rapporteuses : Béatrice Bechet, Sylvie Barraud

Mots clés

FR  |  
EN

Résumé

FR  |  
EN

Dans un système de RUEP, les polluants s’accumulent sur la surface du toit pendant une période sèche antécédente et sont lessivés au début de chaque pluie. Plusieurs études montrent que le premier volume de ruissellement pendant l’événement pluvial contient la plus grande partie des éléments polluants et que la qualité de l’eau stockée peut être améliorée en enlevant cette fraction. En plus, nombre de facteurs divers influent sur les niveaux de pollution dans l’eau de ruissellement. Ces facteurs ont également un impact sur l’évolution de la qualité de l’eau en cours d’événement pluvieux. Cette thèse poursuit un triple objectif : (i) caractériser la qualité de l’eau de pluie inter et intra-événementielle ; (ii) identifier les conditions dans lesquelles une amélioration de la qualité est observée ; et, (iii) analyser et modéliser les dynamiques d’évolution de la qualité des eaux de toiture en cours d’événement dans la perspective d’une utilisation optimale de l’eau de pluie. Un dispositif d’échantillonnage de collecte fractionnée par succession de neuf récipients a été construit et mis en place sur des toitures de deux maisons situées en Île-de-France (Vincennes et Romainville) et d’une maison située en Chine (Tianjin, à 200 km à l’Est de Beijing). Les événements pluvieux collectés dans des zones avec des climats significativement différents et des niveaux de pollution différents fournissent des données comparables au travers des paramètres : pH, conductivité, MES, turbidité, COD et Flore totale à 36 °C, à 22°C, d’Escherichia Coli, des indicateurs nutriments (N-NO2, N-NO3, N-NH4+, Ntot et Ptot), des coliformes fécaux et des coliformes totaux. De mai 2015 à janvier 2017, 13 événements pluvieux collectés ont été suivis à Vincennes, 17 à Romainville et 9 à Tianjin. Nous concluons que la pollution de l'eau de pluie sur les toits à Tianjin est plus importante. Ces résultats apparaissent cohérents avec le niveau de pollution locale. Il apparaît que la méthode d'élimination du 1er mm de l'eau pour optimiser la qualité de l'eau peut réduire les matières particulaires et les produits dissous en même temps. Ce résultat n’est pas valide pour les polluants microbiologiques. De plus, en combinant les résultats d’une analyse en composantes principales et une réflexion sur la facilité de mise en œuvre des mesures, il est possible de réduire le nombre de paramètres de qualité de l'eau et de proposer un protocole expérimental de suivi opérationnel. Il repose sur 3 paramètres représentatifs pour l’étude de l’évolution de la qualité : la conductivité, la turbidité et la flore totale à 36°C.En observant les profils d’évolution de la qualité des trois paramètres représentatifs, deux types de profils d’évolution sont identifiés : l’évolution décroissante et l’évolution non monotone. L’évolution décroissante est conforme à l’hypothèse selon laquelle l’amélioration de la qualité en cours de pluie et est observée sur la majorité des profils de turbidité et de conductivité à Vincennes et à Tianjin. Des valeurs seuils au-delà desquelles l’évolution décroissante est toujours vérifiée ont été identifiées : intensité moyenne de l’événement pluvieux supérieure à 1mm/h et période sèche antécédente supérieure à 100 h. De plus, nous avons développé pour la turbidité et la conductivité, un modèle exponentiel de décroissance fonction de la hauteur de pluie précipitée cumulée qui représente ces évolutions décroissantes observées de manière satisfaisante, moyennant de coefficient de décroissance qui varie selon l’évènement et le site. Comme perspective à ce travail, il est possible d’envisager l’élaboration d’une méthode opérationnelle de déviation d’une fraction pertinente de l’eau de pluie de toiture visant maximiser la quantité d’eau stockée dans la cuve respectant des seuils de qualité