Mesure et analyse des effets protecteurs des hémoglobines anti-polymérisantes dans la drépanocytose : application aux stratégies de thérapie génique
Auteur / Autrice : | Nicolas Hebert |
Direction : | Pablo Bartolucci |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie cellulaire et moléculaire |
Date : | Soutenance le 16/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences de la Vie et de la Santé (Créteil ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut Mondor de Recherche Biomédicale (Créteil) - Institut Mondor de Recherche Biomédicale / IMRB |
Equipe de recherche : Eq 02 - Transfusion et maladies du globule rouge | |
Jury : | Président / Présidente : France Pirenne |
Examinateurs / Examinatrices : Pablo Bartolucci, Anne Galy, Guillaume Lettre, Marina Cavazzana-Calvo, Carlo Brugnara, Philippe Connes | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Anne Galy, Guillaume Lettre |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
La drépanocytose est une maladie héréditaire dans laquelle les globules rouges (GR) ont un variant de l'hémoglobine (Hb), appelée HbS. Elle est causée par la substitution d'un seul acide aminé de la sous-unité béta-globine : une valine au lieu d'un acide glutamique en sixième position. Cette mutation confère à l’HbS la capacité de polymériser sous l'effet de la désoxygénation, entraînant la formation de longues fibres. Les GR normaux sont élastiques, circulent librement et vivent généralement entre 90 et 120 jours. Les GR drépanocytaires sont rigides, déshydratés, très sensibles à l'hémolyse, ont une durée de vie de 10 à 20 jours et ont tendance à rester coincés en raison de la polymérisation de l'HbS, ce qui entraîne un blocage de la circulation sanguine. Les progrès de la biologie cellulaire et moléculaire ont conduit au développement de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques (CSH) allogéniques, la seule option curative disponible pour les patients. Cependant, la transplantation de CSH est confrontée à des problèmes tels que le manque relatif de donneurs compatibles et les risques de maladie du greffon contre l'hôte ou de rejet du greffon. C'est pourquoi la thérapie génique est une alternative prometteuse. Elle consiste en une modification génétique des CSH autologues pour exprimer de l'Hb anti-polymérisante comme l'Hb foetale (HbF) ou des Hb génétiquement modifiées pour inhiber la polymérisation de l'HbS. Pour cela, l'Hb anti-polymérisante doit être exprimée en quantité suffisante par GR. Il est donc indispensable de disposer d'outils capables d'évaluer à la fois la teneur en Hb des GR et leurs propriétés fonctionnelles. Nous décrivons ici le développement d'une nouvelle méthode permettant la quantification précise de l'HbF dans des GR individualisés. Nous montrons que ce test est suffisamment précis pour mesurer des seuils d'HbF avec une pertinence clinique. Comme preuve de concept, nous avons déterminé des seuils de protection de l'HbF chez des patients atteints de drépanocytose et traités avec de l'hydroxyurée, un inducteur d'HbF. Nous montrons également que cette méthode est intéressante pour évaluer l'efficacité de la thérapie génique. Enfin, nous rapportons que l'analyse des propriétés des GR peut démontrer la correction fonctionnelle induite par l'expression d'Hb anti-polymérisante. Dans l'ensemble, nous démontrons le potentiel et la pertinence de ces analyses pour mieux caractériser l'efficacité des stratégies de thérapie génique visant à guérir la drépanocytose.