Les pore forming toxin chez les Lophotrochozoaires : exemple des organismes Biomphalaria glabrata/ Schistosoma mansoni
Auteur / Autrice : | Damien Lassalle |
Direction : | Benjamin Gourbal, David Duval |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Biologie |
Date : | Soutenance le 16/12/2020 |
Etablissement(s) : | Perpignan |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Énergie environnement (Perpignan ; 1999-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Interactions Hôtes-Pathogènes-Environnements (Perpignan) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Aurélie Tasiemski, Julien Brillard, Delphine Destoumieux-Garzón, Sébastien Dutertre, Christoph Grunau |
Rapporteurs / Rapporteuses : Aurélie Tasiemski, Julien Brillard |
Mots clés
Résumé
La bilharziose est une maladie touchant 230 millions de personnes dans le monde (source OMS). Cette parasitose est provoquée par le schistosome, un vers plat parasite nommé Schistosoma mansoni. Avant de pénétrer dans l’organisme humain par la peau, ce parasite se développe chez un escargot d’eau douce, Biomphalaria glabrata, qui lui sert d’hôte intermédiaire. Nous avons dans ce contexte identifié et étudié deux protéines appartenant à la famille des pore formingtoxins (PFTs), que nous avons appelé Biomphalysine et Glabralysine. Les PFTs sont des effecteurs très connus dans le monde procaryote pour favoriser leurs pathogénicités. Ces protéines sont produites de manière soluble par les organismes, pour se fixer et s’agréger sur les membranes cellulaires cible, ce qui a pour conséquence de créer un pore lytique. Cette super famille de protéine se divise en deux sous familles, alpha et beta, classées en fonction de la modalité de formation du pore. Des études antérieures ont permis de caractériser pour la première fois des ß-PFT chez le mollusque Biomphalaria glabrata, ces protéines ont montré un rôle clef dans l’immunité du mollusque, notamment la capacité de lier au parasite et de le tuer. Cette découverte a pu ouvrir le champ à l’investigation de protéines similaire chez le mollusque et chez le parasite avec lequel il interagie. Ce projet de thèse a pour objectif, au travers d’étude génomique, transcriptomique et protéomique de caractériser et de comprendre la fonction des différentes « pore forming toxins » présentes chez le mollusque Biomphalaria glabrata et chez le parasite Schistosoma mansoni. Grace à des données collectées avant et durant le projet de thèse, nous avons pu caractériser 23 variants apparentés à la famille des Biomphalysines. Cette famille multigénique sans intron, semble avoir été acquise au travers de transfert horizontal de gênes. Par homologie avec les biomphalysines, nous avons pu caractériser 5 gènes codants pour un deuxième groupe de ß-PFT chez Biomphalaria glabrata, que nous avons appelé les Glabralysines. Ces protéines constituent une famille à part entière, proche des toxines cry de Bacillus thuringiensis, et qui d’un point de vue structural partage des homologies avec la Biomphalysine. Elles sont en effet, produites par les cellules immunitaires du mollusque et induites lors de l’infection par le parasite Schistosoma mansoni. Finalement, nous avons aussipu découvrir deux gènes codants pour des toxines, nommées Schistolysines, de la famille des ß-PFT chez le parasite Schistosoma mansoni. Ces protéines semblent être répandues chez les parasites et jouer des rôles essentiels dans leur développement, la reproduction et peut être la nutrition. Nous montrons que ces protéines sont exclusivement retrouvées au stade adulte du parasite et devraient donc jouer un rôle dans l’interaction avec l’hôte humain ou dans l’implantation ou l’exploitation de cet hôte. Ces différentes approches, dans le contexte de l’interaction entre l’hôte et son parasite permettront potentiellement d’identifier de nouvelles stratégies de lutte ou de contrôle de la maladie sur le terrain. Les résultats générés dans ce travail pourront permettre également d’étudier le rôle de ces molécules dans l’interaction avec d’autres pathogènes ou leur lien avec d’autres pathologies et plus particulièrement leur utilisation dans le développement de nouveaux traitements contre le cancer par exemple.