Afrique imaginée et expérience des « retours » : l’exemple du Ghana, de W.E.B. Du Bois à nos jours
Auteur / Autrice : | Bréhima Sidibe |
Direction : | Victorien Lavou, Jean-Yves Paraïso |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes anglophones |
Date : | Soutenance le 15/12/2020 |
Etablissement(s) : | Perpignan |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale INTER-MED (Perpignan ; 2011-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de Recherche sur les Sociétés et Environnements en Méditerranées (Perpignan) |
Jury : | Président / Présidente : Corinne Mencé-Caster |
Examinateurs / Examinatrices : Corinne Mencé-Caster, M'bare N'gom Faye, Alain Pascal Kaly, Éliane Liddell, Marlène Marty, Begong-Bodoli Betina | |
Rapporteur / Rapporteuse : M'bare N'gom Faye, Alain Pascal Kaly |
Mots clés
Résumé
Cette thèse porte sur le mouvement de retour de certains Noirs états-uniens au Ghana et ce, de la fin des années 1950 jusqu’à nos jours. Depuis la fin des années 1950, un nombre grandissant de Noirs états-uniens, descendants des Subsahariens déportés pendant la traite et l’esclavage, ont entamé un retour en Afrique, plus précisément au Ghana. Les motivations de ce mouvement de retour au Ghana varient d’un individu à un autre. Pendant que les premiers Returnees, par ailleurs appelés les Radical Afros, étaient épris d’une volonté politique de concrétisation de l’idéal panafricaniste, les groupes, qui emprunteront le même chemin par la suite, sont motivés, entre autres, par la quête identitaire et des origines, la quête de la dignité humaine et de la sécurité physique et psychologique, loin du climat de racisme et de violence policière omniprésent aux États-Unis. Installés au Ghana, au-delà de la confrontation avec la mémoire de l’esclavage, ces Returnees essaient quotidiennement de s’intégrer dans la société ghanéenne dans une atmosphère oscillant entre apaisement et friction. Cette atmosphère résulte du fossé culturel et la différence de préoccupation entre les descendants des esclavisés et les Ghanéens, et plus globalement les Africains. À partir d’une étude de terrain comprenant entretiens, discussions et observations réalisés au Ghana entre mai et juillet 2017 et sur la base de récits de Returnees, cette thèse se penche sur les motivations et raisons de retour de certains Noirs états-uniens au Ghana, mais aussi sur les interactions entre ces derniers et la population ghanéenne. Cette recherche révèle une volonté affichée de certains Returnees de renouer avec leurs origines et leur héritage africain, de retrouver certains éléments culturels africains et d’exprimer leur fierté d’être « Noir » et « Africain ». Mais leur américanité et leur socialisation aux valeurs euro-états-uniennes rendent souvent difficiles les interactions avec les Ghanéens. Par ailleurs, la charge raciale, présente chez les Returnees, est absente chez les Ghanéens. Deux mondes distincts se trouvent ainsi confrontés, séparés par la notion de « race » et l’idée de « peuple noir ».