Régulation et marchandisation de l'Etat par la fiscalité et la finance : Le cas des offices en France du XIIe au XVIIe siècle
Auteur / Autrice : | Nicolas Pinsard |
Direction : | Sandra Rigot, Yamina Leila Tadjeddine |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences économiques |
Date : | Soutenance le 10/12/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 13 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre d'écononomie de Paris Nord (Villetaneuse) |
Jury : | Président / Présidente : Mehrdad Vahabi |
Examinateurs / Examinatrices : Mehrdad Vahabi, Stefano Palombarini | |
Rapporteur / Rapporteuse : Matthieu Montalban, André Orléan |
Mots clés
Résumé
Cette thèse analyse le processus de production, de reproduction et de changement de l’État dans une perspective institutionnaliste et régulationniste sur la base d’un travail d’histoire économique sur le temps long. Elle porte sur la mise en place du système fiscal en France du XIIe au XVIIe siècle, à travers l’étude de l’une des organisations centrales des structures étatiques de la période : les offices. Le protocole de recherche de l’abduction structure ce travail et permet de révéler les rapports sociaux qui traversent les formations socio-historiques. La première partie de la thèse inscrit son cadre analytique dans l’école parisienne de la régulation : en croisant l’approche néo-réaliste avec le concept de régime fisco-financier, les fondements de l’État moderne peuvent être examinés au prisme de la fiscalité et de la finance. Des données originales recueillies par un travail d’archives permettent de mettre en exergue dans un second temps le processus d’appropriation des offices et l’inscription de cette organisation étatique dans un cadre juridique relevant de la propriété privée. Cette dernière engendre un phénomène de marchandisation des offices qui laisse la possibilité aux officiers de les léguer, mais aussi de les vendre pour réaliser des bénéfices monétaires ; tandis que le pouvoir royal, par divers dispositifs fiscaux, accroît ses revenus à travers ce phénomène. En mobilisant des concepts de socio-économie des marchés et des notions de l’école marxiste de la dérivation, la troisième partie consolide l’analyse de la formation des rapports marchands en l’insérant dans la problématique du pouvoir de l’État. Les rapports de pouvoir, constitutifs de l’État, sont alors mis à jour et sont définis comme relationnels, asymétriques, et s’inscrivant dans une architecture institutionnelle. Finalement, d’une part, le développement de l’État moderne se réalise à travers sa marchandisation ; et d’autre part, sa régulation repose sur des rapports de domination et d’exploitation indirecte et collective.