Thèse soutenue

Évaluation des effets de la couverture sanitaire universelle (CSU) sur l'utilisation effective des services de santé au Maroc

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Auteur / Autrice : Jaafer Heikel
Direction : Philippe Batifoulier
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences économiques
Date : Soutenance le 04/03/2020
Etablissement(s) : Paris 13
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Érasme (Villetaneuse, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre d'écononomie de Paris Nord (Villetaneuse)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Maryse Gadreau, Samira Guennif, Bruno Boidin, Mostafa Brahimi
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Paul Domin

Résumé

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Cette thèse porte sur l’accès aux soins et la couverture sanitaire universelle (CSU) et cible le cas du Maroc qui constitue une illustration particulièrement stimulante du décalage qui peut exister entre une politique de plus grand accès aux soins et des résultats peu optimaux. En effet le Maroc a mis en oeuvre une politique volontariste d’assurance maladie obligatoire et de gratuité pour les plus défavorisés. Pourtant les indicateurs sanitaires de la population ne s’améliorent pas et la performance du système de santé marocain reste faible. Cette thèse vise à comprendre les ressorts de ce paradoxe en s’appuyant sur les théories économiques de l’assurance santé et le rôle de la couverture santé sur l’accès aux soins d’une part et sur la tradition de santé publique qui permet d’élaborer des modèles explicatifs de l’état de santé et de juger de la performance du système de santé .Les transitions démographiques et épidémiologiques, les défis du financement de la CSU, les déterminants sociaux de la santé et surtout le manque de planification adaptée, ont conduit à des effets inattendus voir pervers tant en matière d’accessibilité, de parcours de soins, de qualité de la prise en charge des malades, de satisfaction des patients et d’impact sur la performance des structures de soins(paupérisation des hôpitaux et fuite des patients solvables vers le privé).Notre travail a permis d’éclairer les vraies raison « d’un échec programmé » qui n’est peut être pas un problème de demande ou de financement mais probablement plus une question d’offre de soins , de mise en oeuvre de la CSU, d’organisation et de gouvernance du système de santé dans sa globalité. Une modélisation du parcours de soins et des profils d’USS selon la CSU sont présentés pour faciliter la proposition d’un nouveau paradigme et modèle de couverture médicale au Maroc. Au vu des résultats observés dans notre étude, la CSU est un outil qui n’a pas optimisé l’utilisation des services de santé publiques, a creusé les inégalités en santé, n’a pas réduit comme attendu les dépenses catastrophiques de santé et a positionné le secteur privé comme « meilleur » recours d’un parcours de soins erratique et dont le coût social pourrait être supérieur à la facture globale des dépenses en santé au Maroc. Une nouvelle voie pour la CSU marocaine est nécessaire pour éviter des effets pervers qui ont coûté au Maroc près de deux décades d’inefficience en terme d’accès universel aux services de santé, de satisfactionvis-à-vis du système sanitaire et de dépenses catastrophiques de santé pour les ménages.