Thèse soutenue

Éducation et engagement dans le hip hop global

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Charles Norton
Direction : Alain Milon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Histoire des arts et des représentations (Nanterre) - Histoire des arts et des représentations (Nanterre)
Jury : Président / Présidente : Alain Vulbeau
Examinateurs / Examinatrices : Alain Milon, Alain-Philippe Durand, Vivian Nun Halloran, Martina Dawley
Rapporteurs / Rapporteuses : Alain-Philippe Durand, Vivian Nun Halloran

Résumé

FR  |  
EN

Selon ses adeptes, puisqu’elle touche à plusieurs domaines de connaissance tels que les arts et l’enseignement, la culture hip-hop peut être qualifiée de holistique. Le rap, qui est un des éléments que renferme la culture hip-hop, est devenu le genre musical le plus populaire et rentable aux États-Unis en 2017. Malgré ses origines diverses, ses différentes manifestations, et son caractère parfois engagé, le rap commercial est souvent métonymique de la culture hip-hop en entier. Les artistes de rap commercial abordent, pour la plupart, des thèmes qui renforcent des stéréotypes racistes et enrichissent les grandes entreprises et les sociétés d’exploitation. À l’aide de travaux ethnographiques multi-sites menés de 2010 à 2019, cette thèse documente, analyse et dissémine certaines manifestions éducatives et engagées de la culture hip-hop dans son ensemble. Ces études ethnographiques ont permis de réfléchir : comment des artistes engagés utilisent le breakdance et la pédagogie hip-hop pour critiquer la corruption politique et renforcer l’autonomisation des jeunes handicapés à Malte ; l’histoire des graffitis politiques en Haïti, et comment les artistes s’en servent comme outil de résistance face aux interventions néolibérales propulsées par la nécessité de reconstruire le pays après le tremblement de terre de 2010 ; le Settler Colonialism américain, ainsi que la façon dont les artistes autochtones utilisent le hip hop pour combattre l’appropriation culturelle, le racisme structurel et les politiques suprématistes blanches qui régissent les limites frontalières en Arizona. Une section de réflexion critique clos finalement ce travail d’analyse dans la tradition de pédagogie engagée de Freire. J’y fait des liens entre ces ethnographies et discute des projets connexes qu'ils ont engendrés, interrogeant la positionnalité et les expériences du chercheur. J’investigue également dans cette section l’interaction entre l’industrie du rap et l’engagement militant, en proposant une nouvelle théorie esthétique de la culture hip-hop. Les données recueillies par cette étude démontrent que le hip hop est bien plus qu’une entreprise, un art ou même une culture. C’est un cadre transformateur et intersectionnel qui valorise les droits de l'homme et favorise l'autonomisation en transcendant l’espace physique entre les artistes et leurs publics.