La mémoire constructive : repenser la mémoire pour penser l’identité personnelle
Auteur / Autrice : | Loraine Gérardin-Laverge |
Direction : | Denis Forest, Bence Nanay |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 24/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Universiteit Antwerpen |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....) - Institut de recherches philosophiques (Nanterre ; 2015-....) |
Jury : | Président / Présidente : Frédérique de Vignemont |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Forest, Bence Nanay, Frédérique de Vignemont, Kourken Michaelian, Sarah Robins, Philippe Hamou | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Kourken Michaelian, Sarah Robins |
Mots clés
Résumé
Dans cette thèse, je propose de repenser la mémoire afin de repenser l'identité personnelle. Je pars de la question suivante : Comment est-il possible que les personnes, malgré les changements qui les affectent, se reconnaissent comme mêmes à différents moments du temps ? Une réponse classique à la question diachronique de l'identité personnelle est qu’elle repose sur la mémoire : les souvenirs fondent notre continuité psychologique. Cependant, les récentes recherches empiriques sur la mémoire épisodique montrent qu'elle a une dimension constructive et qu'elle n'est pas seulement une capacité de stockage fidèle du passé. Qu'est-ce que cela change à la question de l'identité personnelle ? J’explore d’abord la théorie mémorielle de l'identité personnelle de John Locke, et je soutiens qu'être une personne, selon Locke, c'est se reconnaître comme telle à différents moments du temps et donc, dans cet acte d'auto-reconnaissance, constituer son identité personnelle. Je soutiens cependant que la vision conservatrice de la mémoire de Locke doit être révisée et je propose de repenser le concept de mémoire en m’appuyant sur les sciences contemporaines de la mémoire. Je soutiens qu’elle a une dimension constructive et propose une théorie de la mémoire constructive de l'identité personnelle. La mémoire épisodique est à la fois une capacité qui me permet de me reconnaître et, parce que cette reconnaissance n'est pas une simple reconnaissance mais la construction d'une représentation de moi-même à travers la collecte d'informations provenant de diverses sources, elle peut produire et constituer mon identité personnelle.