Africagay contre le sida : un "combat africain" ? : approche relationnelle d'une mobilisation inter-associative franco-africaine
Auteur / Autrice : | Lucille Gallardo |
Direction : | Catherine Deschamps, Christophe Broqua |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 02/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire de sociologie, philosophie et anthropologie politiques (Nanterre ; 2004_...) |
Jury : | Président / Présidente : Laëtitia Atlani-Duault |
Examinateurs / Examinatrices : Catherine Deschamps, Christophe Broqua, Laëtitia Atlani-Duault, Patrice Pinell, Johanna Siméant-Germanos, Christophe Benavent, Hakan Seckinelgin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Patrice Pinell, Johanna Siméant-Germanos |
Résumé
Cette thèse s’intéresse aux collaborations inter-associatives franco-africaines de lutte contre le sida et propose d’étudier leurs singularités. Elle s’arrête sur le cas du réseau Africagay contre le sida qui regroupe, depuis la fin des années 2000, une vingtaine d’associations d’Afrique francophone et les associations françaises Aides et Sidaction, mobilisées pour défendre la cause homosexuelle sur le continent africain. À partir d’une enquête ethnographique qui associe l’observation des activités du réseau dans plusieurs pays et à différentes échelles, à des entretiens et au dépouillement de fonds d’archives, elle propose une analyse socio-historique et relationnelle des déterminants et des effets de l’engagement transnational. La thèse envisage les collaborations franco-africaines au prisme d’une dialectique mêlant interdépendances et asymétries. Interdépendantes pour se légitimer dans l’espace international de lutte contre le sida, les associations et les personnes prises dans ces collaborations ne sont pas égales. "L’international" constitue une ressource socialement distinctive. Elle profite davantage aux personnes et aux organisations qui sont dans les positions les plus avantagées dans leurs espaces nationaux respectifs et au sein du collectif. Néanmoins les pratiques d'extraversion, considérées comme un sens pratique de l'action sous contrainte, permettent aux personnes les moins dotées socialement de tirer profit de cette forme d'action collective. Au croisement des sociologies de l’international, des mobilisations, et de l’aide internationale, cette thèse permet de comprendre comment se perpétuent et se redéploient des proximités singulières et des rapports de pouvoir caractéristiques des relations franco-africaines, d’un point de vue non-substantialiste