Efficacité de la règlementation prudentielle bancaire : le retour du ratio de levier
Auteur / Autrice : | Pierre Durand |
Direction : | Valérie Mignon |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences Economiques |
Date : | Soutenance le 05/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EconomiX (Nanterre) - EconomiX (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Laurence Scialom |
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Mignon, Laurence Scialom, Vincent Bouvatier, Christophe Hurlin, Laetitia Lepetit | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Vincent Bouvatier, Christophe Hurlin |
Mots clés
Résumé
Cette thèse s’intéresse à l’évaluation de l’efficacité de la règlementation prudentielle bancaire. Elle propose également des recommandations en termes de politiques publiques pour améliorer les exigences prudentielles en vigueur. Dans le premier chapitre, nous questionnons l’objectif macroéconomique de Bâle III : assurer la stabilité financière. Nous proposons pour cela, une méthode de calcul d’un indicateur de stabilité financière. Puis nous évaluons l’effet des ratios de capital et de liquidité sur cet indicateur. Nos résultats mettent en exergue la nécessité de prendre en compte l’existence de non-linéarités dans le lien entre les ratios prudentiels et la stabilité financière. Nous soulignons également que la constitution d’une mesure agrégée et consensuelle de stabilité financière est essentielle pour pouvoir évaluer l’efficacité de la règlementation. Dans notre deuxième chapitre, nous nous intéressons à l’impact des ratios de capital, de levier et de liquidité du point de vue microéconomique. Précisément, nous évaluons leur pouvoir prédictif et impact marginaux sur la probabilité de défaut des banques, via la mise en place de méthodes de classification classiques et de machine learning. D’une part, nous montrons que la règlementation en capital est plus efficace que celle en liquidité. D’autre part, les effets des ratios de levier et de capital sont équivalents, ce qui nous pousse à arguer en faveur d’une règlementation plus forte en levier. En effet, cela permettrait de réduire fortement la complexité de la règlementation, tout en lui donnant un caractère moins spécifique qu’aujourd’hui. Pour vérifier cette hypothèse, nous conduisons dans le troisième chapitre, une évaluation des « dommages collatéraux » éventuels de la règlementation. En particulier, à l’aide de modèles Lasso et de forêts aléatoires, nous calculons l’impact des ratios de capital, levier et liquidité sur la rentabilité des banques. Il apparait que le ratio de levier est plus déterminant dans la constitution de la performance des banques mesurée par le rendement des actifs. Le rendement des fonds propres est en revanche négativement impacté. Notre préconisation d’une règlementation bancaire plus sévère en levier reste donc valide puisqu’elle porte un coût privé supporté par les actionnaires, et non un coût social, supporté par l’activité bancaire.