Modernes Cicéron : la romanité des orateurs d’assemblée de la Révolution française et de l’Empire (1789-1807)
Auteur / Autrice : | Hélène Parent |
Direction : | Alain Vaillant |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et littérature françaises |
Date : | Soutenance le 12/10/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre des Sciences des Littératures en langue Française (Nanterre) |
Jury : | Président / Présidente : Paule Petitier |
Examinateurs / Examinatrices : Alain Vaillant, Paule Petitier, Jean-Marie Roulin, Corinne Perrin-Saminadayar, Michel Biard, Anne Régent-Susini | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jean-Marie Roulin, Corinne Perrin-Saminadayar |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
L’« anticomanie », tout particulièrement romaine, des orateurs d’assemblée de la période révolutionnaire constitue un lieu commun qui se construit dès le lendemain de Thermidor et perdure jusqu’à nos jours, contribuant à faire de l’éloquence révolutionnaire un objet rebutant, tant sur le plan esthétique – elle resterait attachée aux formes d’une rhétorique classique jugée dépassée – que sur le plan politique et moral – elle aurait contribué à légitimer la violence. Cette étude propose de réexaminer la romanité de ces orateurs et les analyses qui ont pu en être faites par le passé, en s’intéressant notamment à la régénération de la figure de l’orateur politique. Le corpus sur lequel s’appuie cette thèse, constitué de 329 discours prononcés par 168 orateurs au cours de la période allant de la création de l’Assemblée constituante (1789) à la suppression du Tribunat par Napoléon Bonaparte (1807), permet de montrer que, grâce à la position de vir bonus dicendi peritus qu’il assume dans la cité, suivant le modèle défini par Cicéron, l'orateur politique est un creuset capable de recevoir un imaginaire collectif, de le transformer, puis de le transmettre et de le diffuser. À ce titre, il est un élément-clé dans la circulation des représentations culturelles qui fondent l'époque moderne, et participe à la construction d'une communauté nationale imaginée. Ainsi la romanité révolutionnaire, loin d’être un simple ornement rhétorique, et considérée à la fois comme une langue, un ethos et un ensemble de motifs textuels, devient le matériau d'un récit des origines de la nation moderne, de tonalité épique, qui sera réinvesti par les historiens et écrivains durant tout le XIXe siècle.