Thèse soutenue

Entre pouvoir et vouloir apprendre, évolution des relations entre les fonctions exécutives et l’apprentissage autorégulé de l’enfance à l’adolescence

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Auteur / Autrice : Pauline Laurent
Direction : Fabien FenouilletCharlotte Mazet Pinabiaux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Psychologie
Date : Soutenance le 31/01/2020
Etablissement(s) : Paris 10
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Connaissance, langage, modélisation (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Cognitions humaine et artificielle (Saint-Denis) - Cognitions humaine et artificielle (Saint-Denis)
Jury : Président / Présidente : Laurent Cosnefroy
Examinateurs / Examinatrices : Fabien Fenouillet, Charlotte Mazet Pinabiaux, Laurent Cosnefroy, Valérie Pennequin, Jérôme Clerc, Jonathan Kaplan
Rapporteur / Rapporteuse : Valérie Pennequin, Jérôme Clerc

Résumé

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L’apprentissage autorégulé intègre, en fonction des modèles et des auteurs, des théories motivationnelles telles que le sentiment d’efficacité personnelle, la fixation de buts, mais aussi la mise en place de stratégies liées à la gestion de l’apprentissage telles que le monitoring. Il est fréquemment mis en avant pour tenter d’expliquer la réussite ou l’échec scolaire d’un apprenant. La régulation de l’apprentissage peut se définir comme l’ensemble des pensées, des stratégies et des comportements mis en place par un apprenant pour atteindre un but préalablement défini (Shunk & Zimmerman, 1998). Ce concept partage de nombreux points communs avec les fonctions exécutives et les capacités métacognitives (monitoring et processus de contrôle) ce qui nous a conduits à nous interroger, au travers de différentes études, sur les relations entre ces deux concepts. Ce travail de recherche a pour objectif de mieux comprendre les liens entre le contrôle cognitif (fonctions exécutives et métacognition) des apprenants et leur capacité à réguler leurs apprentissages. Nous souhaitons particulièrement observer l’évolution de ces relations entre l’enfance et l’adolescence. Ainsi, au travers de trois études, nous avons développé une échelle d’évaluation de l’apprentissage autorégulé pour les élèves de CM1 et CM2, étudié les liens entre les fonctions exécutives, la métacognition et l’apprentissage autorégulé dans cette même population, ainsi que mesuré l’effet d’une formation à l’apprentissage autorégulé auprès d’élèves de seconde. Les résultats de ces études, associés à ceux d’une précédente recherche chez l’adulte (Laurent, Fenouillet, Kaplan, Pinabiaux, & de Montalembert, en préparation), démontrent une évolution non linéaire de certaines composantes de ces concepts au cours du développement. En effet, les capacités d’inhibition et de flexibilité mentale des élèves de CM1 et CM2 sont en lien avec leur capacité de régulation de l’apprentissage tandis que nous n’observons aucune relation significative dans notre cohorte d’adolescents. Chez l’adulte, nous avions constaté que les difficultés exécutives étaient compensées par une utilisation accrue de stratégies d’autorégulation (Laurent et al., en préparation). Contrairement à nos attentes, les adolescents n’ont pas bénéficié de la formation à l’apprentissage autorégulé sur le court comme sur le long terme. Le développement non linéaire de la maturation cérébrale ainsi que l’évolution de l’intérêt porté aux activités scolaires au cours du développement pourraient être une piste d’explication. Cette recherche apporte de nouvelles connaissances sur les liens entre l’apprentissage autorégulé et les fonctions exécutives, ainsi que sur les processus métacognitifs sous-jacents aux apprentissages. Les recherches futures pourront s’intéresser à l’étude de groupes connus pour leurs troubles exécutifs ou leurs faibles capacités métacognitives.