Thèse soutenue

L’iconographie d’Hélène de Troie sur les miroirs étrusques du Ve au IIIe siècle av. J.-C.
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Auteur / Autrice : Caroline Vandenberghe
Direction : Pascale BalletLuca Cerchiai
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et archéologie des mondes anciens
Date : Soutenance le 24/01/2020
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi (Salerne, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Université Paris Nanterre)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....) - Archéologies et sciences de l'Antiquité (Nanterre ; 1999-....)
Jury : Président / Présidente : Françoise Gaultier
Examinateurs / Examinatrices : Pascale Ballet, Luca Cerchiai, Françoise Gaultier, Agnès Rouveret, Eliana Mugione, Maurizio Harari
Rapporteurs / Rapporteuses : Françoise Gaultier

Mots clés

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Résumé

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Hélène de Troie, héroïne emblématique du cycle troyen, jouit d’une fortune particulière en Étrurie, à partir du Ve siècle av. J.-C., notamment sur les miroirs en bronze, objet traditionnellement associé au monde féminin. Plus qu’une simple légende, chez les Grecs, son histoire symbolise la suprématie de la beauté et le conflit qui oppose la morale à l’esthétique. Les sources littéraires qui la mentionnent sont innombrables et son personnage s’est construit au fil des siècles, s’adaptant aux époques et aux mentalités. Personnage ambigu et complexe, Hélène a de multiples facettes : à la fois figure exemplaire du mariage et en même temps adultère et bigame, parthenos et nymphê, elle incarne les divers aspects du féminin. Notre étude s’intéresse à son iconographie en Étrurie, où les artisans interprètent le mythe grec et l’adaptent aux besoins de la clientèle locale. À partir d’un corpus de vingt-sept miroirs, datés du Ve au début du IIIe siècle av. J.-C., nous nous sommes appliqués à révéler un discours spécifique dont on a cherché à délimiter les formes. La confrontation du corpus de miroirs à d’autres répertoires du monde grec et italique, notamment la peinture vasculaire, ainsi que les sources textuelles antiques, ont permis de mettre en lumière l’imaginaire d’Hélène, mais aussi la présence d’un « réseau iconographique » féminin qui se forme au IVe siècle av. J.-C. dans la péninsule italique. Ainsi, les autres héroïnes homériques comme Cassandre, Ariadne ou Polyxène, participent à un même discours formant la trame d’un répertoire visuel exaltant les valeurs de l’aristocratie féminine italique. Notre recherche s’intéresse ainsi au mundus muliebris italique, en particulier tyrrhénien, à travers l’iconographie d’Hélène, modèle héroïque, et à travers le miroir, objet porteur de valeurs féminines fortes. Ce réseau sémantique féminin, dont Hélène est l’une des figures principales, rappelle certaines notions, comme la beauté, la charis, la séduction ou le mariage.