Thèse soutenue

Formater pour mieux régner : vidéastes et performers à l’épreuve de la télédistribution en France, 1975-1998

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Auteur / Autrice : Fleur Chevalier
Direction : Paul-Louis RinuyGrégoire Quenault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Esthétique, sciences et technologies des arts
Date : Soutenance le 04/12/2020
Etablissement(s) : Paris 8
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Arts des images et art contemporain
Jury : Président / Présidente : Christian Delporte
Examinateurs / Examinatrices : Valérie Da Costa, Marie-France Chambat-Houillon
Rapporteurs / Rapporteuses : Sandra Lischi

Résumé

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Dès les années 1960, dans le contexte de la télédistribution française, des artistes profitent d’accéder à des équipements sophistiqués pour explorer le potentiel plastique de l’image électronique et mener leurs propres recherches visuelles. À la croisée du cinéma expérimental ou militant, des mouvements d’avant-garde et de l’art cinétique, ces pratiques marginales ne répondent pas aux normes du réalisme photographique ou de la vraisemblance illusionniste qui régissent la production audiovisuelle mainstream. Comment trouver sa place dans une structure vouée toute entière à la distribution de produits formatés conçus pour susciter l’adhésion du téléspectateur ? Comment s’infiltrer dans les brèches d’une industrie résolument hostile à tout écart optique et symbolique ? Les choix stratégiques des artistes qui œuvrent sur le territoire de la télédistribution découlent en grande partie des mutations économiques qui ont entraîné la transformation du paysage audiovisuel français, du démantèlement de l’ORTF à la privatisation partielle du réseau de télédiffusion. Face à la rigidité des standards imposés par les mass media, le détournement apparaît bien vite comme une solution pour se fondre dans l’environnement audiovisuel tout en façonnant des « contre-images » satiriques. Le désir d’explorer l’image cathodique se trouve alors supplanté par celui de pirater la rhétorique et l’espace médiatiques. Cependant, dès lors que l’image est perçue comme une agora à investir, il devient difficile de se soustraire à l’économie coercitive de « la société du spectacle ».