Les potentialités du travail théâtral comme facteur de reconstruction individuelle et collective dans un cadre post-traumatique : l’expérience théâtrale en groupe, atelier Fan Al-Hayat [l’Art de la vie]
Auteur / Autrice : | Samir Reyad-Mamdoh |
Direction : | Jean-François Dusigne |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Théâtre |
Date : | Soutenance le 10/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Scènes du monde, création, savoirs critiques |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Goudard |
Examinateurs / Examinatrices : Christine Delory-Momberger, François Laplantine, Jean-Marie Pradier, Christiane Page, Natalia Caycedo |
Mots clés
Résumé
Cette thèse propose d’étudier une expérience théâtrale menée en groupe pour explorer les potentialités du travail théâtral comme facteur de reconstruction individuelle et collective dans un cadre post-traumatique. À partir de leurs histoires individuelles souvent liées au contexte de guerre (Irak, Syrie), les participants réfugiés revivent sur scène les traumas qu’ils ont subis, parfois même ancrés dans la chair de ceux qui ont été torturés. De simples narrateurs, ils sont devenus des acteurs naissants et agissants. Ceci a donné lieu à l’élaboration de deux spectacles.Un protocole de travail a été mis en place : trainings visant à travailler sur les positions dynamiques, le contact et la plasticité du corps, et préparation au jeu théâtral, mené dans le but d’établir une distance entre les comédiens et les événements qui les ont traumatisés afin de les dépasser. L’action théâtrale a été source de découverte, de travail sur soi, un moyen efficace pour les aider à se libérer, à partager leurs sentiments, à maîtriser leur fragilité en retrouvant une capacité à agir jusqu'à présent ignorée. Ils se sont reconstruits, en retrouvant confiance en eux et en se réappropriant d’autres aptitudes et d’autres attitudes. C’est une voie qui peut mener à la résilience. Notre étude empirique allie deux dimensions intrinsèques : la théorie, permettant de penser notre démarche et de l'inscrire dans un processus réflexif ; et la pratique qui nous offre la possibilité de réaliser sur scène l'expérience d'un travail sur soi, sur l’exploration des obstacles et des inhibitions personnelles. Par la suite, les acteurs réfugiés ont pu regagner une confiance dans l’avenir et retrouver le contrôle de leur propre vie.