Fabriquer les formations en travail social : sociologie d’un monde social et de ses activités
Auteur / Autrice : | Sébastien Joffres |
Direction : | Pascal Nicolas-Le Strat |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance le 07/09/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Bertrand Ravon |
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Rouxel | |
Rapporteur / Rapporteuse : Gisèle Dambuyant-Wargny, Marcel Pariat |
Mots clés
Résumé
Cette recherche cartographie les acteurs et leurs négociations, les espaces‑temps et leurs articulations, à travers lesquels les formations sociales sont fabriquées. Elle se fonde sur une enquête de terrain, menée en tant que formateur dans un Institut Régional du Travail Social, outillée par l’approche interactionniste sur les mondes sociaux et la sociologie de l’acteur‑réseau. En symétrie, elle propose son propre récit pour montrer comment se sont construits, en lien avec ma trajectoire, un questionnement de recherche et une enquête de terrain. La formation est produite sous la forme de quotités de temps (année, semestre, semaine, heure) auxquelles sont associés des contenus et des dynamiques pédagogiques sur lesquels les acteurs échangent, mais, malgré la prégnance des réunions, n’élaborent pas de significations communes précises. Ces territoires, vides d’un sens partagé fort, sont ensuite répartis entre les formateurs qui, de manière relativement indépendante des autres, y construisent la portion de formation qui leur revient. Le long de ce processus descendant, le contenant prime sur le contenu, la formation est quantifiée avant d’être qualifiée. Elle est produite dans une logique d’éclatement, où ce qui réunit est l’organisationnel, plutôt que le partage de significations. Finalement, l’absent de ces processus est l’étudiant. Le formateur pense ce dont il a besoin et les ajustements nécessaires pour que la formation se fasse, selon les savoirs qu’il construit quotidiennement sur les apprenants. Et il revient à ces derniers la tâche de se construire en tant que professionnels dans l’univers délimité par le formateur. Ils n’ont pas de pouvoir sur le dispositif.