Monumental, monumentalité, monument dans l’oeuvre de Federico Fellini
Auteur / Autrice : | Damien Angelloz-Nicoud |
Direction : | Suzanne Liandrat-Guigues |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études cinématographiques |
Date : | Soutenance le 01/02/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 8 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Esthétique, sciences et technologie des arts (Saint-Denis, Seine-Saint-Denis) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Esthétique, sciences et technologies du cinéma et de l'audiovisuel |
Jury : | Président / Présidente : Fabienne Costa |
Examinateurs / Examinatrices : Anne-Violaine Houcke, Dork Zabunyan | |
Rapporteur / Rapporteuse : Laurence Schifano |
Résumé
L’oeuvre cinématographique de Federico Fellini n’a cessé d’intégrer des élémentsemblématiques du patrimoine architectural et urbain de l’Italie. Au regard des singularités formellesde cette oeuvre, ces différents édifices révèlent pourtant des propriétés paradoxales et se trouventliés à divers mouvements. Nous en soulevons les différentes modalités à travers trois notions,‘monumental’, ‘monumentalité’ et ‘monument’, suivant des acceptions spécifiques au cinéma deFellini. Ces trois pôles corrélés ne correspondent pas à des étapes successives et, de l’une à l’autre,divers passages peuvent s’effectuer. Les grands pouvoirs politiques, religieux ou médiatiques sontliés à notre conception du monumental fellinien : il s’agit de dispositifs architecturaux au service deces institutions et visant à la production de modèles, à l’aliénation des masses. A cetteuniformisation s’oppose régulièrement l’avènement d’une force désorganisatrice, la‘monumentalité’ fellinienne, qui est paradoxalement mouvante. Elle pulvérise les élémentshomogénéisés par le monumental pour faire advenir une modulation aléatoire, qui peut emporterarchitectures, foules, corps ou objets. Les édifices, en ruine ou en chantier, deviennent alorsprovisoires (ils surgissent, s’effacent, s’effondrent), sont soumis à une permanente recomposition(décors composites et amovibles, réassemblages archéologiques etc.) et les mondes felliniens sefont alors multiples, saturés, excessifs. Dans ces grands ensembles changeants et ces espaceslabyrinthiques, les êtres ne peuvent trouver un ancrage qu’à l’intérieur de ‘monuments’ felliniens,ceux-ci pouvant momentanément se constituer comme refuges, habitats.