Thèse soutenue

Le livre en procès : les nouveaux enjeux de la censure inquisitoriale dans l’Espagne du XVIIe siècle

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Auteur / Autrice : Mathilde Albisson
Direction : Hélène Tropé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études hispaniques et latino-américaines
Date : Soutenance le 09/12/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Les Cultures de l'Europe méditerranéenne occidentale (Paris)
Jury : Président / Présidente : Augustin Redondo
Examinateurs / Examinatrices : Hélène Tropé, Augustin Redondo, María José Vega Ramos, José Pardo Tomás, Michel Boeglin
Rapporteurs / Rapporteuses : María José Vega Ramos, José Pardo Tomás

Résumé

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Cette thèse porte sur l’évolution des critères, des pratiques et des cibles des censeurs de l’Inquisition dans l’Espagne postridentine, depuis la parution de l’Index de livres interdits et expurgés de l’inquisiteur général Quiroga (1583-1584) jusqu’à la publication de l’Index de Sarmiento-Marín (1707). L’objectif de cette étude est de montrer que la censure inquisitoriale, originellement conçue pour empêcher la circulation de livres protestants en Espagne, se transforma après le concile de Trente en un outil de contrôle interne destiné à encadrer strictement les croyances, les conduites, les modalités d’expression et la pensée, selon les principes tridentins. Le recentrement de la censure autour des dissensions internes à l’Église s’accompagna d’une diversification des modalités censoriales ainsi que d’une extension progressive du champ d’action inquisitorial à des problématiques diverses qui dépassèrent la sphère stricte de l’hérésie. Le contrôle de l’écrit s’étendit massivement aux œuvres des auteurs catholiques ainsi qu’à des dissensions pouvant altérer l’ordre social et politique établi. Cette thèse s’appuie sur deux types de sources : les Index de livres interdits et expurgés parus entre 1612 et 1707, qui recensaient les ouvrages condamnés par l’Inquisition, ainsi que les documents d’archives produits par le tribunal du Saint-Office, principalement, les rapports des censeurs sur les œuvres considérées comme suspectes, appelés « qualifications ». La particularité de cette étude tient au fait qu’elle s’intéresse moins à l’impact de la répression sur l’écriture, la lecture et le commerce de livres qu’aux mécanismes du dispositif répressif et à la manière dont les censeurs jugeaient les textes et contrôlaient la circulation des livres.