Thèse soutenue

Habiter, accueillir. Fondements éthiques de l'essai filmique chez Alain Cavalier, Agnès Varda et Chris Marker
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Auteur / Autrice : Maylis Laureti
Direction : Sylvie Rollet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 12/11/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de recherche sur le cinéma et l'audiovisuel (Paris)
Jury : Président / Présidente : Frédérique Berthet
Examinateurs / Examinatrices : Sylvie Rollet, Frédérique Berthet, Corinne Maury, José Moure, Véronique Campan, Jacques Aumont
Rapporteurs / Rapporteuses : Corinne Maury, José Moure

Résumé

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Consacrée à un corpus de films d’Agnès Varda, Alain Cavalier et Chris Marker, cette thèse s’attache à penser leur parenté sous l’angle de l’essai. En effet, au-delà des proximités multiples entre ces trois cinéastes français contemporains de la Nouvelle Vague, il me semble que c’est la pratique de l’essai filmique qui les rapproche, traduisant un commun rapport au cinéma et au monde. Qu’est-ce au juste qu’un essai ? Ni forme, ni genre, l’essai ne peut accepter que cette définition minimale : il est tout à la fois le cheminement et l’œuvre par lesquels un sujet singulier, employant des moyens qui lui sont propres, se met en rapport avec le monde. Approche subjective et singulière, caractérisé par son inventivité formelle, l’essai consiste à explorer le réel par des moyens esthétiques, en engageant son intellect, son désir, ses sens, ses affects, son corps. Le sujet y fait ainsi l’exercice de soi tout en faisant l’épreuve du monde. En ce sens, une partie des films de Varda, Cavalier et Marker se présentent comme des essais filmiques. La part dite « documentaire » de leur œuvre semble en réalité bien plutôt relever de l’essai – d’une exploration intime du réel par les moyens du cinéma. Et si ces films sont singuliers autant que divers, il m’apparaît qu’ils ont un point commun : la tension entre le sujet et le monde, qui fonde l’essai, y prend la forme d’une dynamique singulière, d’un double mouvement : habiter, accueillir. Double façon de se rapporter à l’altérité, qui glisse de l’ethos pensé comme séjour à l’éthique lévinassienne.