Thèse soutenue

Figures du peuple en lutte. Des pionnières du cinéma arabe aux réalisatrices postrévolutionnaires (Tunisie / Égypte / Liban, 1967-2020)
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Auteur / Autrice : Mathilde Rouxel
Direction : Nicole Brenez
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études cinématographiques et audiovisuelles
Date : Soutenance le 18/12/2020
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Arts et médias (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire International de Recherches en Arts (Paris)
Jury : Président / Présidente : Antoine de Baecque
Examinateurs / Examinatrices : Nicole Brenez, Antoine de Baecque, Fabienne Le Houérou, Thierry Roche, Cécile Boëx, Viola Shafik

Résumé

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À l’exception de quelques productions conduites au sein de l’industrie égyptienne florissante des années 1930, les premiers films réalisés par des femmes dans les pays arabes ont été tournés à partir de 1967 en Tunisie, en Égypte et au Liban. Notre thèse part de ces cinéastes pionnières pour proposer une écriture de l’histoire du cinéma de ces trois pays jusqu’à aujourd’hui. Cette histoire se développe au prisme des films créés par des réalisatrices, suivant l’hypothèse que les conditions sociales dans lesquelles celles-ci se sont formées et les conditions de production et de diffusion dans lesquelles elles ont longtemps été contraintes à travailler leur ont offert la possibilité d’un regard neuf, souvent subversif, parfois dissident. Nous nous intéressons à ces images spécifiques pour interroger les transformations successives de la figure du peuple dans son rapport à l’histoire. Surgie en réponse à la défaite des armées arabes contre Israël durant la guerre des Six Jours de 1967, cette mobilisation créative a vite été étouffée par les dictatures qui se sont verrouillées en Égypte et en Tunisie et par les lendemains d’une guerre civile de quinze ans au Liban. Elle s’anime d’un souffle nouveau avec la généralisation des outils numériques et l’avènement des mouvements révolutionnaires qui ont conduit au départ en 2005 des troupes syriennes occupant le Liban depuis la fin de la guerre civile en 1990 et à l’effondrement des régimes de Ben Ali et Moubarak en Tunisie et en Égypte en 2011. Traversant l’histoire et les frontières, les films que nous interrogeons s’approchent des peuples en marge pour donner à voir d’autres visages et à entendre d’autres voix. La présente thèse a ainsi la double ambition de proposer une autre lecture de l’histoire du cinéma de la Tunisie, de l’Égypte et du Liban et d’éclairer l’apport d’une partie de cette filmographie à l’esthétique du cinéma engagé. Il s’agit donc à la fois de nommer et de réfléchir à des films souvent ignorés des histoires du cinéma arabe et absents des histoires du cinéma mondial, et de saisir les enjeux spécifiques à chaque époque en partant de la parole singulière des réalisatrices.