L’ombre de l’obscurité dans Récit d’un certain Orient, Deux frères et Cendres d’Amazonie, de Milton Hatoum
Auteur / Autrice : | Elias Vidal Filho |
Direction : | Cláudia Poncioni, Beatriz Vieira Da Resende |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Étude du monde lusophone |
Date : | Soutenance le 19/11/2020 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les pays lusophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Jacqueline Penjon |
Examinateurs / Examinatrices : Cláudia Poncioni, Beatriz Vieira Da Resende, Jacqueline Penjon, Jacy Alves de Seixas, Godofredo de Oliveira Neto | |
Rapporteur / Rapporteuse : Jacy Alves de Seixas, Godofredo de Oliveira Neto |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Du fait de la récurrence des faits diégétiques (tels que des images agissantes, des scènes, des projections et des croisements de personnages) dans Récit d’un certain Orient, Deux frères et Cendres d’Amazonie, le présent ouvrage considère que ces trois romans constituent ce que nous appelons la première triade romanesque de Milton Hatoum. Certains micronœuds existent en effet entre les tissus qui les relient comme dans une macrostructure qui se différencie pour se tenir, dans un processus de totalisation et de vide, de révolte et de reprise infinie des débuts depuis la fin. Ces faits diégétiques sont des représentations du vide qui retracent les restes d'un chemin en ruine. Ainsi, en s'opposant au courant d'études qui estime que le roman hatoumien est mémorialiste, et se montre désireux de combler ses lacunes, notre analyse, pour sa part, guidée par le tissu littéraire, traite des multiples entrelacements dérivés de l'économie des états de mémoire (en nuances d’inconscience), essentiellement de l’état de la mémoire oubliée, de l'économie de l'oubli. Elle se penche également sur d’autres faisceaux de cette triade et de ce fait de notre travail, à savoir : la mort et la vie, les présences et les absences du corps, celles du père et du fils, la précision et l'exigence de l'élaboration du deuil et de l'héritage, du pardon de l'impardonnable (la bâtardise et la filiation), spécifiés dans les problématiques concernant les territorialités, appartenances et positions éthico-politiques, socio-écologiques. Le vide structure les récits analysés, tendus entre les espaces-temps de l'énonciation et de l'énoncé jusqu'à la fragmentation (scission infinie du double, dissemblable, répété et différent, enfin rejoint à l'indifférence chaotique) des voix narratives (et des faits diégétiques). L’événement grave, traumatique, oublié ou à oublier, établit la discontinuité, la chose invisible, le besoin d'élaboration du roman qui demeure cependant continuellement ouvert, germinal. La réduction structurelle opérée par notre thèse, traverse les zones de la surface pour plonger jusqu'à l’essence des œuvres hatoumiennes. Cette réduction vise à accéder à leurs particularités et universalités, à fuir la dichotomie partie-tout et à “l'exotisation”, en s’attelant à la compréhension de leur processus infini de totalisation à travers l'élément vide: l’instabilité de l'inconnu, de l’immémorial des romans de cette triade qui en fait des romans de l'oubli, définit le projet littéraire de l'auteur, et identifie ses filiations et ancestralités pour l'insérer dans un paysage littéraire transnational.