Des tiers-lieux non finis : l’urbanisme artiviste comme expérience esthétique

par Dolores Valentina Martínez Mariscal

Thèse de doctorat en Sciences de l'information et de la communication

Sous la direction de Marie-Dominique Popelard.

Soutenue le 10-03-2020

à Paris 3 , dans le cadre de École doctorale Arts et médias (Paris) , en partenariat avec Communication, information, médias (Paris) (laboratoire) et de Centre de recherches APPLA&Co (Paris) (équipe de recherche) .

Le président du jury était Laurence Corroy.

Le jury était composé de Marie-Dominique Popelard, Laurence Corroy, Jacinto Lageira, Joëlle Zask.

Les rapporteurs étaient Jacinto Lageira, Joëlle Zask.


  • Résumé

    Mouvement collectif relativement récent (ayant pris de l’ampleur dans les années 2010), l’urbaniste temporaire occupe légalement et réaménage des friches urbaines inoccupées afin de les convertir en tiers-lieux à usages culturels, solidaires, logements, travail d’intérêt général. Selon une pratique d’ambianceurs, voulant se mettre au service d’une collectivité et qui se manifeste parfois dans l’entre-deux entre artistique et urbanistique, cet urbanisme débrouillard et d’immersion parie sur les valeurs d’échange et de partage de savoirs et d’usages, d’inclusion et de solidarité dans les espaces inoccupés en ville, une pratique que nous qualifions d'artiviste.Nous avons cherché à décrire le fonctionnement d’un échantillon de deux projets de tiers- lieux menés par des urbanistes artivistes – en France (Les Grands Voisins à Paris, cogéré par le collectif Yes We Camp) et en Angleterre (Granby Four Streets dans la banlieue de Liverpool, cogéré par le collectif Assemble) –, et à analyser en quoi ces expériences sont transformatrices d’un point de vue esthétique. Nous nous sommes intéressée aux conditions et à la technique de militance douce, une approche d’affinité écosophique (Guattari), caractérisée par une immersion de la part des urbanistes et le dessin d’ambiances malléables – c’est-à-dire, à des usages divers et adaptables à différents types de publics et d'usagers – et par la construction collaborative et interactionnelle, tout en laissant de la place au spontané et à l’imprévu.Ce travail aborde l’urbanisme artiviste comme une performance non finie, testant des méthodes qui pourraient réussir à créer des ancrages symboliques idéaux dans le territoire urbain. Nous observons le fonctionnement de cette mise en scène à inflexion esthético- engagée sous le prisme du pragmatisme esthétique qui, selon Dewey, a d’inévitables possibilités démocratiques.

  • Titre traduit

    Unfinished third places : temporary urbanism as an æsthetic experience


  • Résumé

    A relatively recent movement (having gained momentum in the 2010s), temporary urbanism reveals a collective phenomenon of legal occupation of unoccupied urban wastelands. Always indefinite and evolving, it includes (although not exclusively) projects focused on redeveloping wasteland spaces into third places for general interest uses ranging from cultural, to business, to housing, to solidarity. Sometimes manifesting itself between the realms of art and urban planning, the immersive and resourceful practice of temorary urbanism bets on the value of exchange and sharing of knowledge, shared-use solutions, collaboration and solidarity within a formerly unoccupied evolving shared urban space. Practiced by ambianceurs (“ambiance creators”), aiming to serve the interests of the local community, temporary urbanism is known, for the purposes of this study, as artivistic. The following research project sought to describe the functioning of a sample of two third-place projects led by artivist urban planners, one in France (Les Grands Voisins in Paris, co- managed by the Yes We Camp collective) and one in England (Granby Four Streets in the suburbs of Liverpool, co-managed by the Assemble collective), and to analyze how these experiences can be conceived as transformative from an aesthetic point of view. This work sought to study the conditions and technique of “soft militancy”, or artivism, an approach of ecosophical affinity (Guattari), consisting of two processes: an immersion on the part of urban planners and the design of ambiences (meaning physical spaces and social dynamics). This work approaches artivistic urbanism as an unfinished performance, a series of carefully planned structures intended to inspire the spontaneous and the unforeseen. They are intended as testing methods that could succeed in creating ideal symbolic anchors in the urban territory. The study observes the functioning of these stagings under the prism of aesthetic pragmatism as pertaining an ethical-aesthetic inflection which, according to Dewey, holds inevitable democratic possibilities.


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