Les sociétés et les échanges : Rousseau, l’économie politique et les fondements philosophiques du libéralisme

The societies and the exchange : Rousseau, the political economy and the philosophical foundations of liberalism

• Auteur / Autrice : Thiago Vargas Escobar Azevedo
• Direction : Laurent Jaffro, Maria das Graças de Souza
• Type : Thèse de doctorat
• Discipline(s) : Philosophie
• Date : Soutenance le 03/06/2020
• Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Universidade de São Paulo (Brésil)
• Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris ; 1998-....)
• Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Philosophie, histoire et analyse des représentations économiques (Paris ; 2001-....)
• Partenaire(s) de recherche : Etablissement d'accueil : Universidade de São Paulo (Brésil)
• Jury : Examinateurs / Examinatrices : Laurent Jaffro, Claire Pignol, Pedro Paulo Pimenta, Céline Spector, Fernão de Oliveira Salles Dos Santos Cruz

Mots clés

Mots clés contrôlés

Et l'économie politique

Pensée politique et sociale

Critique et interprétation

Rousseau, Jean-Jacques (1712-1778)

Économie politique

Mouvement des Lumières

18e siècle

Philosophie politique

Mots clés libres

Rousseau

Économie politique

Sociétés

Échanges

Lumières

Libéralisme

Rousseau

Political economy

Societies

Exchange

Enlightenment

Liberalism

Résumé

Les réflexions sur les questions concernant l’économie politique, ainsi que les positions critiques envers les théories philosophico-économiques formulées dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, se trouvent disséminées dans l’œuvre de Jean-Jacques Rousseau et peuvent même être considérées comme un fil rouge de ses écrits. C’est Rousseau lui-même qui réclame les auteurs contre lesquels il est encouragé à débattre et à critiquer : Bernard de Mandeville, Jean-François Melon, Montesquieu, David Hume et, plus tard, les physiocrates. Ces philosophes seront mis au rang d’interlocuteurs privilégiés dans le domaine qui concerne l’économie politique. Ils nous permettront de définir à la fois le différend relatif à des idées concernant l’organisation sociale et des questions telles que le rôle et la fonction du commerce, du luxe, de l’abondance, de l’organisation des intérêts, du travail et de sa division, entre autres, en tant que fondement conceptuel sur lequel reposent les piliers économiques de la théorie politique de Rousseau. Ainsi, cette thèse vise à explorer la lucidité du système de Rousseau face à l’émergence de ce qu’il appelle le système moderne, qui place les objets économiques au premier plan de l’analyse politique et morale. Parallèlement à une étude des discours économiques développés pendant les Lumières, nous examinerons comment, en s’appropriant des concepts et du vocabulaire politique forgés dans la modernité, l’auteur du Contrat social a pu reformuler les termes de ses adversaires afin de construire son propre système. Dans une perspective plus large, utilisant le binôme conceptuel les sociétés et les échanges et basée sur des indications dispersées dans l’univers textuel de Rousseau et ses interlocuteurs, cette thèse a pour objectif de faire une réflexion sur un ensemble d’œuvres du XVIIIe siècle traitant de l’économie politique. Nous soutenons que cette paire de concepts, vue en perspective, est aussi utile pour reconstruire chacun des systèmes philosophiques examinés que pour souligner le caractère philosophique unique de chacun des auteurs analysés.

The considerations on subjects concerning political economy and the critical positions regarding the philosophical-economic discourses that were emerging in the second half of the 18th century are disseminated throughout Jean-Jacques Rousseau’s body of work, and the insights deriving from this issue can even be considered as a common thread through his writings. These philosophers will be taken to the position of privileged interlocutors in political economy. In fact, they will allow us to define both the dispute of ideas about social organization and about matters such as the role and function of trade, luxury, abundance, the organization of interests, labor and its division, among others, and the conceptual ground on which the economic pillars of rousseaunian political theory are founded. Thus, this thesis seeks to explore the lucidity of Rousseau’s system in the face of the emergence of what he himself calls a modern system, whose procedure consists in placing the objects of political economy at the forefront of political and moral analysis. Alongside the study of economic discourse developed through the Enlightenment, we shall evaluate how, by appropriating the concepts and vocabulary forged in modernity, the author of the Social Contract was able to reformulate the terms of his opponents in order to build his own system. From a more comprehensive perspective, by making use of a conceptual binomial, societies and exchanges, and based on indications spread throughout the textual universe of Rousseau and his interlocutors, this thesis aims to undertake a study of a set of 18th century works addressing political economy. More precisely, we argue that this pair of concepts, when seen in perspective, is able both to help us reconstitute each of the philosophical systems examined and to highlight the philosophical uniqueness of each one of the authors studied.